Par Roxana Paniagua Humeres, sociologue et journaliste
Le gouvernement d’Evo Morales doit faire face à une droite qui semble avoir pris de la force avec des arguments légalistes et la défense de la « démocratie ». Les politiciens de l’opposition de droite avec les Comités civiques, en particulier celui de Santa Cruz, dirigé par M. German Antelo n’épargnent pas les propos séditieux lorsqu’ils appellent à la révolte et au séparatisme. Autour du comité civique gravitent clairement les intérêts économiques de la CAINCO-FEGASACRUS (Chambre de commerce et Fédération d’éleveurs de bétail), CAO Fédération d’entrepreneurs (Chambre Agricole de l’Orient), la Nación Camba (Organisation séparatiste de droite) et l’Unión de juventudes cruceñistas (groupe de choc), ainsi que le pouvoir médiatique, Unitel et Red Uno. (Bolpress, 24 octobre 2006). Aujourd’hui cette oligarchie s’organise autour de la « défense de la démocratie » et laisse voir le refus farouche d’accepter des réformes nécessaires dans un pays où les deux tiers de la population vit avec moins d’un dollar par jour et où la majorité de la population a voté pour ces réformes en élisant Evo Morales. L’oligarchie bolivienne paradoxalement devient la championne de la démocratie invoquant l’état de droit, mais son discours n’est qu’un écran de fumée sur une réalité qu’elle ne veut pas changer. Le 23 novembre, ces groupes se sont déclarés en grève de la faim et appellent à la désobéissance civile. Mais leur dernier rempart d’opposition a porté fruit, car la Constituante s’est enlisée dans une discussion sans issue : la prise de décision par des votes à la majorité simple ou à la majorité des deux tiers. Les partis de droite (UN, MNR, PODEMOS, MIR) défendent les deux tiers alors que le MAS (Mouvement au socialisme) appuie la majorité simple. Les partis de droite qui représentent les intérêts des propriétaires terriens accusent, depuis août 2006, à M. Evo Morales de main mise et d’autoritarisme.
Comble du paroxysme, le dirigeant principal d’un parti de centre droit Samuel Doria Medina, s’est déclaré en grève de la faim accompagné de quelques membres de son parti (L’Union National). En Bolivie, «les riches font aussi la grève de la faim » disait le correspondant de Pagina 12, voulant signifier que le recours extrême de se priver de manger en guise de protestation, n’était pas seulement l’instrument des pauvres pour renverser les régimes autoritaires, mais des riches pour défendre leurs intérêts.
Le dirigeant de l’Union Nationale, Samuel Doria Medina, dans une attitude irresponsable décide de recourir à cet acte extrême dans une tentative de gagner du capital électoral et contribuant au mouvement organisé par les propriétaires terriens de l’est du pays dont l’enjeu principal et de s’opposer à la passation des terres non productives et non utilisées aux mains des autochtones.
Le scénario se complexifie dans la mesure où PODEMOS (Pouvoir démocratique et social) a proposé de former une Assemblée constituante parallèle et en même temps leur chef Jorge « Tuto » Quiroga a donné des instructions à ses parlementaires pour qu’ils n’assistent pas au congrès. En fait, le 23 novembre 2006, les sénateurs de PODEMOS et du MNR ont boycotté les séances de travail du congrès. De ce fait, la loi sur les terres se voit imposer un « cadenas » par la minorité qui n’accepte pas d’avoir perdu le pouvoir. Le Sénat doit approuver cette Loi qui a déjà été adoptée par la chambre des députés. PODEMOS, l’Union Nationale et le MNR réalisaient donc une grève dans leur fonction des représentants. Leur attitude frôlait le surréalisme... Mais cette situation a été renversée le 28 novembre grâce à 3 sénateurs de l’opposition qui ont assisté au Sénat pour approuver la Loi des terres. Une défaite pour la droite qui n’a pas encore fléchi dans ses moyens de pression.
En 11 mois, les forces conservatrices ont eu le temps de créer un climat social visant à mettre en échec le gouvernement de l’indien Evo Morales. PODEMOS, UN et le MNR (Mouvement nationaliste révolutionnaire) ont signé un pacte, pas plus tard que le 17 novembre « pour le bien du pays », comme le soulignait le représentant à la Constituante pour le MNR, Guillermo Ricther. Le paradoxe se pose dans la mesure où, si on vise « le bien du pays », on devrait êtres responsables de mener à terme le mandat que la population a donné dans les mobilisations d’octobre 2003. Ce mandat était de nationaliser les hydrocarbures, mettre en place la Constituante et revoir la propriété de la terre dans la région orientale du pays.
Sur la scène politique se mène une lutte féroce entre la légitimité de la nouvelle majorité contre l’argument de légalité de l’ancien régime. La minorité de droite qui habilement manie les instruments légaux s’insurge contre la prétendue tyrannie du président et en faveur de la « démocratie ». Mais la toile de fond va au-delà d’un règlement de prise de décision à la Constituante, il s’agit de la lutte entre l’ancien régime prébendé et la nécessité de changer les bases du pays pour permettre l’inclusion de 62 % de la population qui a été à l’écart de la politique depuis 181 ans.
L’apparente défense de la démocratie cache les véritables desseins de cette droite que semble avoir récupéré des forces. Le nœud gordien des mobilisations des secteurs industriels de Santa Cruz, de Tarija, des comités civiques du Beni, des préfets, etc. cache en réalité l’opposition à la rédaction de la nouvelle Charte du pays qui favorisera des nouveaux rapports sociaux.
« On ne peut pas échouer… »
Par ailleurs, la nationalisation des hydrocarbures, bien qu’elle ne soit pas achevée, va bénéficier et bénéficie déjà à l’État, et met en péril les bénéfices faramineux des pétrolières et des intérêts des groupes de Santa Cruz et de Tarija. Quant à la réforme de la loi INRA concernant la propriété de la terre, les données sur celle-ci sont effarantes, une poignée des familles possède au-delà de 75 % de la terre dans la région orientale du pays alors que des milliers de familles paysannes et autochtones s’entassent sur 7 % de la terre (Institut national de la statistique INE). Les propriétaires terriens, quelque 17 familles ont conformé un front pour se « défendre » et demander des garanties juridiques, alors qu’une marche des peuples originaires et autochtones (femmes, enfants, hommes) de cette région riche, est arrivée au siège du gouvernement La Paz, pour faire pression sur les sénateurs de droite qui bloquaient l’approbation de la réforme de la loi INRA. La réforme va distribuer les terres non utilisées, qui appartiennent aux propriétaires terriens, aux paysans et autochtones de la région et à leur communauté. Selon le Mouvement des sans Terre, de 65 millions d’hectares aptes pour la culture, 40 millions se trouvent dans les mains de propriétaires terriens (La Epoca, 19 au 25 novembre 2006).
On peut critiquer M. Evo Morales par ses maladresses, mais on ne pourra pas le critiquer d’avoir mené à bien ses promesses électorales en si peu de temps. La nationalisation des hydrocarbures, malgré le fait qu’elle ne soit pas tout à fait achevée, a permis, depuis le décret du 1er mai 2006, de commencer à remplir les coffres de l’État ont commencé à se remplir et même les préfectures des régions réfractaires au gouvernement ont commencé à recevoir des argents considérables. C’est pourquoi le gouvernement a proposé une loi de fiscalisation pour éviter la corruption. C’est ce à quoi s’opposent les préfets de 6 départements. Le gouvernement de Morales a créé une allocation avec les argents qui viennent des hydrocarbures, le bonus Juancito Pinto qui bénéficie à tous les enfants du pays en âge scolaire de la première à la cinquième année de primaire. Cette allocation de 200 pesos, équivalent à 30 dollars canadiens a permis aux gens démunis d’avoir un peu de liquide pour envoyer leurs enfants à l’école. Pour la droite, cette mesure est une politique populiste et charitable, mais il faut comprendre que pour les familles pauvres, 30 dollars, c’est vital.
Le coup de force qu’impose la droite au gouvernement du M. Morales était prévisible, mais la perspicacité et l’honnêteté qui ont caractérisé son administration pourraient éventuellement contrer les desseins de la droite. M. Morales et son entourage semblent confiants que la mobilisation populaire renversera ce processus d’instabilité politique crée par les intérêts de l’oligarchie. Par ailleurs, la droite semble sûre qu’avec son argent, elle peut faire basculer le gouvernement, mais après ? Reste à voir, car la situation est délicate.
Ce combat va se définir dans un scénario houleux. D’une part, la droite défend clairement le maintien de ses bénéfices malgré les révoltes et la crise du pays antérieur à décembre 2005. D’autre part, les mouvements autochtones, paysans et populaires qui ne veulent pas perdre le peu qu’ils ont gagné. Car comme nous disait la représentant à la Constituante de Tarija, Nilda Copa, « nous ne pouvons pas échouer, car autrement, nous serons confiné à l’oubli et à l’exclusion 500 ans de plus, c’est pour ça que nous nous devons de faire le mieux possible ». Mais entre cet argument et l’argument de la droite, il y a un abîme.
REPÈRES
-Une marche des peuples originaires et autochtones est arrivé à La Paz pour appuyer le gouvernement dans la Loi sur les terres et en guise de protestation contre à la minorité de droite qui bloque son approbation.
-Le 28 novembre on a approuvé la réforme des terres grâce à la présence de 3 sénateurs de l’opposition qui ont permis le quorum et la tenue de la séance. Ave l’approbation on entame « la révolution agraire » comme disait Evo Morales.
-Une marche convoquée par le comité civique, la fédération d’entrepreneurs de Santa Cruz a eu lieu le 22 novembre demandant le retrait de la réforme de la Loi sur les terres ainsi que pour le vote aux deux à l’Assemblée constituante.
-Les membres du Comité de la Cruceñidad (membres des industriels et de l’élite) sont réunis pour mettre de l’avant des mesures pour faire pression sur le gouvernement de M. Morales. Le 23 novembre ils sont déclaré en grève de la faim sous le slogan « défendons l’état de droit ».
-Six préfets des départements se sont réunis à Trinidad (Beni) pour prendre des mesures contre le gouvernement. Ils s’opposent à la Loi de fiscalité pour contrer la corruption. Certains veulent déclarer leur autonomie de facto.
-L’assemblée constituante travaille sans la présence des plusieurs membres de l’opposition. Le 28 novembre, presque à minuit, a adopté a majorité simple le règlement de fonctionnement pendant que l’opposition de droite appelle à élargir les piquets de grève de la faim.
-L’ex-président du pays et membre de PODEMOS Tuto Quiroga dit que la lutte en Bolivie se mène pour s’opposer à l’influence de Chavez dans le pays. Il est l’artisan de la mise aux enchères des ressources naturelles du pays.
6.12.06
2.12.06
Los terratenientes de Bolivia
por Alejandro Saravia
¿Cómo explicar el hecho de poseer tierras, grandes, inmensas extensiones de tierra en un país como Bolivia? En su orígen colonial, la posesión individual de la tierra aparece como regia dádiva. Un rey español, truculento, ambicioso en su concepción del Virreinato del Alto Perú, decreta y firma órdenes reales entregando tierras del tamaño de países enteros, incluyendo a sus pobladores, a sus adelantados de biblia y espada, a ese círculo de peninsulares negados por la fortuna en su propia tierra, de aventureros, de violentos jayanes con ínfulas de grandeza cortesana.
Derrotados los españoles en Ayacucho en 1824, se funda un año después un república boliviana que no altera la forma de propiedad de la tierra. Ahora son los criollos que, pavoneando apellidos y remotas herencias peninsulares, se apropian del control del Estado, decidiendo que en un país mayoritariamente indígena, solamente podrán votar aquellos hombres, y sólo hombres, que sean “notables”, es decir comerciantes, dueños de minas, de latifundios y que además, sepan leer y escribir el castellano, en un país plurilingue. De golpe, un minúsculo grupo de oligarcas se queda con el control de Bolivia y la administra con el celo saqueador que encarnan tan bien los Patiño. Desvirtuada la Revolución de 1952, entran en escena los rapaces de la especie de Sanchez de Losada. Las dictaduras militares aún antes de Bánzer, pero más con Banzer, supieron comprar silencios y complicidades con la entrega de tierras a sus acólitos. Existen en el oriente boliviano jocundos latifundistas que deben cama, fama y fortuna a tierras ganadas con el atropello, el exilio y la muerte de los años dictatoriales. Existen en Bolivia grupos económicos en el oriente del país que por décadas se amamantaron groseramente de lo que los mineros, léase indígenas aymaras y quechuas, ponían en pulmones en los socavones de Llallagua y Siglo XX. Hubo bancos que fueron saqueados por esos empresarios agroindustriales, que más que empresarios fueron sanguijuelas del Tesoro Nacional. Parásitos que pudieron bonitamente salir de la incomodidad de tener que devolver a los bancos estatales el dinero prestado gracias a los pases de prestidigitador con el que los Mauros Berteros del país traspasaron deudas de los terratenientes y otros vivillos de buen apellido al Estado boliviano. Y ahora esas “elites” bolivianas son las que se disfrazan de heróicas y demócratas. Salen a las calles para oponerse a que tierras que le pertenecen al Estado, vuelvan al Estado y más que al Estado, a los pueblos indígenas. Ahora salen a las calles de Santa Cruz esas juventudes de borricos neofacistas a golpear a los que defienden la Reforma Agraria. Esas hordas de bárbaros monolingues que, refugiados en su pequeña charca de referentes culturales, no pueden entender lo que el indígena bilingüe o trilingue sabe: que el país no puede seguir viviendo bajo un regimen colonial interno, que no se puede seguir aceptando que exista una forma de esclavitud en algunos latifundios del sur de Bolivia. Las ranas importantes del MNR, los traficantes de conciencias y otros polvos del MIR, los nostálgicos de la “paz, orden y trabajo” de ADN, que ahora, en un travesti político, se han convertido en PODEMOS, en esa cofradía de reaccionarios, o ciegos sociales en el mejor de los casos, son los que proponen que siga como si nada la corrupción de la democracia que el país vivió desde 1982. Allá ellos, las gentes “bien nice” de Bolivia, las gentes que se piensan de sangre azul en un país de indios, las gentes que por haber estudiado en el extranjero menosprecian las formas de organización y liderazgo del mundo indígena boliviano. Allá los inteligentes Chicago boys que han sembrado tanta miseria desde el Ministerio de Finanzas. Esa oligarquía boliviana que pasean sus firuletes de nuevo rico por los aeropuertos del mundo, esos terratenientes de tierras mal ganadas son los sectores que, al combatir la Reforma Agraria y las tareas de la Asamblea Constituyente, se niegan a entender que Bolivia es un país de mayoría indígena empobrecida por décadas de saqueo neoliberal y que ya es hora de encontrar una nueva forma de convivir, sin paternalismos culturales, ni económicos ni políticos.
¿Cómo explicar el hecho de poseer tierras, grandes, inmensas extensiones de tierra en un país como Bolivia? En su orígen colonial, la posesión individual de la tierra aparece como regia dádiva. Un rey español, truculento, ambicioso en su concepción del Virreinato del Alto Perú, decreta y firma órdenes reales entregando tierras del tamaño de países enteros, incluyendo a sus pobladores, a sus adelantados de biblia y espada, a ese círculo de peninsulares negados por la fortuna en su propia tierra, de aventureros, de violentos jayanes con ínfulas de grandeza cortesana.
Derrotados los españoles en Ayacucho en 1824, se funda un año después un república boliviana que no altera la forma de propiedad de la tierra. Ahora son los criollos que, pavoneando apellidos y remotas herencias peninsulares, se apropian del control del Estado, decidiendo que en un país mayoritariamente indígena, solamente podrán votar aquellos hombres, y sólo hombres, que sean “notables”, es decir comerciantes, dueños de minas, de latifundios y que además, sepan leer y escribir el castellano, en un país plurilingue. De golpe, un minúsculo grupo de oligarcas se queda con el control de Bolivia y la administra con el celo saqueador que encarnan tan bien los Patiño. Desvirtuada la Revolución de 1952, entran en escena los rapaces de la especie de Sanchez de Losada. Las dictaduras militares aún antes de Bánzer, pero más con Banzer, supieron comprar silencios y complicidades con la entrega de tierras a sus acólitos. Existen en el oriente boliviano jocundos latifundistas que deben cama, fama y fortuna a tierras ganadas con el atropello, el exilio y la muerte de los años dictatoriales. Existen en Bolivia grupos económicos en el oriente del país que por décadas se amamantaron groseramente de lo que los mineros, léase indígenas aymaras y quechuas, ponían en pulmones en los socavones de Llallagua y Siglo XX. Hubo bancos que fueron saqueados por esos empresarios agroindustriales, que más que empresarios fueron sanguijuelas del Tesoro Nacional. Parásitos que pudieron bonitamente salir de la incomodidad de tener que devolver a los bancos estatales el dinero prestado gracias a los pases de prestidigitador con el que los Mauros Berteros del país traspasaron deudas de los terratenientes y otros vivillos de buen apellido al Estado boliviano. Y ahora esas “elites” bolivianas son las que se disfrazan de heróicas y demócratas. Salen a las calles para oponerse a que tierras que le pertenecen al Estado, vuelvan al Estado y más que al Estado, a los pueblos indígenas. Ahora salen a las calles de Santa Cruz esas juventudes de borricos neofacistas a golpear a los que defienden la Reforma Agraria. Esas hordas de bárbaros monolingues que, refugiados en su pequeña charca de referentes culturales, no pueden entender lo que el indígena bilingüe o trilingue sabe: que el país no puede seguir viviendo bajo un regimen colonial interno, que no se puede seguir aceptando que exista una forma de esclavitud en algunos latifundios del sur de Bolivia. Las ranas importantes del MNR, los traficantes de conciencias y otros polvos del MIR, los nostálgicos de la “paz, orden y trabajo” de ADN, que ahora, en un travesti político, se han convertido en PODEMOS, en esa cofradía de reaccionarios, o ciegos sociales en el mejor de los casos, son los que proponen que siga como si nada la corrupción de la democracia que el país vivió desde 1982. Allá ellos, las gentes “bien nice” de Bolivia, las gentes que se piensan de sangre azul en un país de indios, las gentes que por haber estudiado en el extranjero menosprecian las formas de organización y liderazgo del mundo indígena boliviano. Allá los inteligentes Chicago boys que han sembrado tanta miseria desde el Ministerio de Finanzas. Esa oligarquía boliviana que pasean sus firuletes de nuevo rico por los aeropuertos del mundo, esos terratenientes de tierras mal ganadas son los sectores que, al combatir la Reforma Agraria y las tareas de la Asamblea Constituyente, se niegan a entender que Bolivia es un país de mayoría indígena empobrecida por décadas de saqueo neoliberal y que ya es hora de encontrar una nueva forma de convivir, sin paternalismos culturales, ni económicos ni políticos.
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