6.12.06

La conspiration de la droite bolivienne

Par Roxana Paniagua Humeres, sociologue et journaliste

Le gouvernement d’Evo Morales doit faire face à une droite qui semble avoir pris de la force avec des arguments légalistes et la défense de la « démocratie ». Les politiciens de l’opposition de droite avec les Comités civiques, en particulier celui de Santa Cruz, dirigé par M. German Antelo n’épargnent pas les propos séditieux lorsqu’ils appellent à la révolte et au séparatisme. Autour du comité civique gravitent clairement les intérêts économiques de la CAINCO-FEGASACRUS (Chambre de commerce et Fédération d’éleveurs de bétail), CAO Fédération d’entrepreneurs (Chambre Agricole de l’Orient), la Nación Camba (Organisation séparatiste de droite) et l’Unión de juventudes cruceñistas (groupe de choc), ainsi que le pouvoir médiatique, Unitel et Red Uno. (Bolpress, 24 octobre 2006). Aujourd’hui cette oligarchie s’organise autour de la « défense de la démocratie » et laisse voir le refus farouche d’accepter des réformes nécessaires dans un pays où les deux tiers de la population vit avec moins d’un dollar par jour et où la majorité de la population a voté pour ces réformes en élisant Evo Morales. L’oligarchie bolivienne paradoxalement devient la championne de la démocratie invoquant l’état de droit, mais son discours n’est qu’un écran de fumée sur une réalité qu’elle ne veut pas changer. Le 23 novembre, ces groupes se sont déclarés en grève de la faim et appellent à la désobéissance civile. Mais leur dernier rempart d’opposition a porté fruit, car la Constituante s’est enlisée dans une discussion sans issue : la prise de décision par des votes à la majorité simple ou à la majorité des deux tiers. Les partis de droite (UN, MNR, PODEMOS, MIR) défendent les deux tiers alors que le MAS (Mouvement au socialisme) appuie la majorité simple. Les partis de droite qui représentent les intérêts des propriétaires terriens accusent, depuis août 2006, à M. Evo Morales de main mise et d’autoritarisme.
Comble du paroxysme, le dirigeant principal d’un parti de centre droit Samuel Doria Medina, s’est déclaré en grève de la faim accompagné de quelques membres de son parti (L’Union National). En Bolivie, «les riches font aussi la grève de la faim » disait le correspondant de Pagina 12, voulant signifier que le recours extrême de se priver de manger en guise de protestation, n’était pas seulement l’instrument des pauvres pour renverser les régimes autoritaires, mais des riches pour défendre leurs intérêts.
Le dirigeant de l’Union Nationale, Samuel Doria Medina, dans une attitude irresponsable décide de recourir à cet acte extrême dans une tentative de gagner du capital électoral et contribuant au mouvement organisé par les propriétaires terriens de l’est du pays dont l’enjeu principal et de s’opposer à la passation des terres non productives et non utilisées aux mains des autochtones.
Le scénario se complexifie dans la mesure où PODEMOS (Pouvoir démocratique et social) a proposé de former une Assemblée constituante parallèle et en même temps leur chef Jorge « Tuto » Quiroga a donné des instructions à ses parlementaires pour qu’ils n’assistent pas au congrès. En fait, le 23 novembre 2006, les sénateurs de PODEMOS et du MNR ont boycotté les séances de travail du congrès. De ce fait, la loi sur les terres se voit imposer un « cadenas » par la minorité qui n’accepte pas d’avoir perdu le pouvoir. Le Sénat doit approuver cette Loi qui a déjà été adoptée par la chambre des députés. PODEMOS, l’Union Nationale et le MNR réalisaient donc une grève dans leur fonction des représentants. Leur attitude frôlait le surréalisme... Mais cette situation a été renversée le 28 novembre grâce à 3 sénateurs de l’opposition qui ont assisté au Sénat pour approuver la Loi des terres. Une défaite pour la droite qui n’a pas encore fléchi dans ses moyens de pression.
En 11 mois, les forces conservatrices ont eu le temps de créer un climat social visant à mettre en échec le gouvernement de l’indien Evo Morales. PODEMOS, UN et le MNR (Mouvement nationaliste révolutionnaire) ont signé un pacte, pas plus tard que le 17 novembre « pour le bien du pays », comme le soulignait le représentant à la Constituante pour le MNR, Guillermo Ricther. Le paradoxe se pose dans la mesure où, si on vise « le bien du pays », on devrait êtres responsables de mener à terme le mandat que la population a donné dans les mobilisations d’octobre 2003. Ce mandat était de nationaliser les hydrocarbures, mettre en place la Constituante et revoir la propriété de la terre dans la région orientale du pays.
Sur la scène politique se mène une lutte féroce entre la légitimité de la nouvelle majorité contre l’argument de légalité de l’ancien régime. La minorité de droite qui habilement manie les instruments légaux s’insurge contre la prétendue tyrannie du président et en faveur de la « démocratie ». Mais la toile de fond va au-delà d’un règlement de prise de décision à la Constituante, il s’agit de la lutte entre l’ancien régime prébendé et la nécessité de changer les bases du pays pour permettre l’inclusion de 62 % de la population qui a été à l’écart de la politique depuis 181 ans.
L’apparente défense de la démocratie cache les véritables desseins de cette droite que semble avoir récupéré des forces. Le nœud gordien des mobilisations des secteurs industriels de Santa Cruz, de Tarija, des comités civiques du Beni, des préfets, etc. cache en réalité l’opposition à la rédaction de la nouvelle Charte du pays qui favorisera des nouveaux rapports sociaux.
« On ne peut pas échouer… »
Par ailleurs, la nationalisation des hydrocarbures, bien qu’elle ne soit pas achevée, va bénéficier et bénéficie déjà à l’État, et met en péril les bénéfices faramineux des pétrolières et des intérêts des groupes de Santa Cruz et de Tarija. Quant à la réforme de la loi INRA concernant la propriété de la terre, les données sur celle-ci sont effarantes, une poignée des familles possède au-delà de 75 % de la terre dans la région orientale du pays alors que des milliers de familles paysannes et autochtones s’entassent sur 7 % de la terre (Institut national de la statistique INE). Les propriétaires terriens, quelque 17 familles ont conformé un front pour se « défendre » et demander des garanties juridiques, alors qu’une marche des peuples originaires et autochtones (femmes, enfants, hommes) de cette région riche, est arrivée au siège du gouvernement La Paz, pour faire pression sur les sénateurs de droite qui bloquaient l’approbation de la réforme de la loi INRA. La réforme va distribuer les terres non utilisées, qui appartiennent aux propriétaires terriens, aux paysans et autochtones de la région et à leur communauté. Selon le Mouvement des sans Terre, de 65 millions d’hectares aptes pour la culture, 40 millions se trouvent dans les mains de propriétaires terriens (La Epoca, 19 au 25 novembre 2006).
On peut critiquer M. Evo Morales par ses maladresses, mais on ne pourra pas le critiquer d’avoir mené à bien ses promesses électorales en si peu de temps. La nationalisation des hydrocarbures, malgré le fait qu’elle ne soit pas tout à fait achevée, a permis, depuis le décret du 1er mai 2006, de commencer à remplir les coffres de l’État ont commencé à se remplir et même les préfectures des régions réfractaires au gouvernement ont commencé à recevoir des argents considérables. C’est pourquoi le gouvernement a proposé une loi de fiscalisation pour éviter la corruption. C’est ce à quoi s’opposent les préfets de 6 départements. Le gouvernement de Morales a créé une allocation avec les argents qui viennent des hydrocarbures, le bonus Juancito Pinto qui bénéficie à tous les enfants du pays en âge scolaire de la première à la cinquième année de primaire. Cette allocation de 200 pesos, équivalent à 30 dollars canadiens a permis aux gens démunis d’avoir un peu de liquide pour envoyer leurs enfants à l’école. Pour la droite, cette mesure est une politique populiste et charitable, mais il faut comprendre que pour les familles pauvres, 30 dollars, c’est vital.
Le coup de force qu’impose la droite au gouvernement du M. Morales était prévisible, mais la perspicacité et l’honnêteté qui ont caractérisé son administration pourraient éventuellement contrer les desseins de la droite. M. Morales et son entourage semblent confiants que la mobilisation populaire renversera ce processus d’instabilité politique crée par les intérêts de l’oligarchie. Par ailleurs, la droite semble sûre qu’avec son argent, elle peut faire basculer le gouvernement, mais après ? Reste à voir, car la situation est délicate.
Ce combat va se définir dans un scénario houleux. D’une part, la droite défend clairement le maintien de ses bénéfices malgré les révoltes et la crise du pays antérieur à décembre 2005. D’autre part, les mouvements autochtones, paysans et populaires qui ne veulent pas perdre le peu qu’ils ont gagné. Car comme nous disait la représentant à la Constituante de Tarija, Nilda Copa, « nous ne pouvons pas échouer, car autrement, nous serons confiné à l’oubli et à l’exclusion 500 ans de plus, c’est pour ça que nous nous devons de faire le mieux possible ». Mais entre cet argument et l’argument de la droite, il y a un abîme.

REPÈRES
-Une marche des peuples originaires et autochtones est arrivé à La Paz pour appuyer le gouvernement dans la Loi sur les terres et en guise de protestation contre à la minorité de droite qui bloque son approbation.
-Le 28 novembre on a approuvé la réforme des terres grâce à la présence de 3 sénateurs de l’opposition qui ont permis le quorum et la tenue de la séance. Ave l’approbation on entame « la révolution agraire » comme disait Evo Morales.
-Une marche convoquée par le comité civique, la fédération d’entrepreneurs de Santa Cruz a eu lieu le 22 novembre demandant le retrait de la réforme de la Loi sur les terres ainsi que pour le vote aux deux à l’Assemblée constituante.
-Les membres du Comité de la Cruceñidad (membres des industriels et de l’élite) sont réunis pour mettre de l’avant des mesures pour faire pression sur le gouvernement de M. Morales. Le 23 novembre ils sont déclaré en grève de la faim sous le slogan « défendons l’état de droit ».
-Six préfets des départements se sont réunis à Trinidad (Beni) pour prendre des mesures contre le gouvernement. Ils s’opposent à la Loi de fiscalité pour contrer la corruption. Certains veulent déclarer leur autonomie de facto.
-L’assemblée constituante travaille sans la présence des plusieurs membres de l’opposition. Le 28 novembre, presque à minuit, a adopté a majorité simple le règlement de fonctionnement pendant que l’opposition de droite appelle à élargir les piquets de grève de la faim.
-L’ex-président du pays et membre de PODEMOS Tuto Quiroga dit que la lutte en Bolivie se mène pour s’opposer à l’influence de Chavez dans le pays. Il est l’artisan de la mise aux enchères des ressources naturelles du pays.

2.12.06

Los terratenientes de Bolivia

por Alejandro Saravia

¿Cómo explicar el hecho de poseer tierras, grandes, inmensas extensiones de tierra en un país como Bolivia? En su orígen colonial, la posesión individual de la tierra aparece como regia dádiva. Un rey español, truculento, ambicioso en su concepción del Virreinato del Alto Perú, decreta y firma órdenes reales entregando tierras del tamaño de países enteros, incluyendo a sus pobladores, a sus adelantados de biblia y espada, a ese círculo de peninsulares negados por la fortuna en su propia tierra, de aventureros, de violentos jayanes con ínfulas de grandeza cortesana.
Derrotados los españoles en Ayacucho en 1824, se funda un año después un república boliviana que no altera la forma de propiedad de la tierra. Ahora son los criollos que, pavoneando apellidos y remotas herencias peninsulares, se apropian del control del Estado, decidiendo que en un país mayoritariamente indígena, solamente podrán votar aquellos hombres, y sólo hombres, que sean “notables”, es decir comerciantes, dueños de minas, de latifundios y que además, sepan leer y escribir el castellano, en un país plurilingue. De golpe, un minúsculo grupo de oligarcas se queda con el control de Bolivia y la administra con el celo saqueador que encarnan tan bien los Patiño. Desvirtuada la Revolución de 1952, entran en escena los rapaces de la especie de Sanchez de Losada. Las dictaduras militares aún antes de Bánzer, pero más con Banzer, supieron comprar silencios y complicidades con la entrega de tierras a sus acólitos. Existen en el oriente boliviano jocundos latifundistas que deben cama, fama y fortuna a tierras ganadas con el atropello, el exilio y la muerte de los años dictatoriales. Existen en Bolivia grupos económicos en el oriente del país que por décadas se amamantaron groseramente de lo que los mineros, léase indígenas aymaras y quechuas, ponían en pulmones en los socavones de Llallagua y Siglo XX. Hubo bancos que fueron saqueados por esos empresarios agroindustriales, que más que empresarios fueron sanguijuelas del Tesoro Nacional. Parásitos que pudieron bonitamente salir de la incomodidad de tener que devolver a los bancos estatales el dinero prestado gracias a los pases de prestidigitador con el que los Mauros Berteros del país traspasaron deudas de los terratenientes y otros vivillos de buen apellido al Estado boliviano. Y ahora esas “elites” bolivianas son las que se disfrazan de heróicas y demócratas. Salen a las calles para oponerse a que tierras que le pertenecen al Estado, vuelvan al Estado y más que al Estado, a los pueblos indígenas. Ahora salen a las calles de Santa Cruz esas juventudes de borricos neofacistas a golpear a los que defienden la Reforma Agraria. Esas hordas de bárbaros monolingues que, refugiados en su pequeña charca de referentes culturales, no pueden entender lo que el indígena bilingüe o trilingue sabe: que el país no puede seguir viviendo bajo un regimen colonial interno, que no se puede seguir aceptando que exista una forma de esclavitud en algunos latifundios del sur de Bolivia. Las ranas importantes del MNR, los traficantes de conciencias y otros polvos del MIR, los nostálgicos de la “paz, orden y trabajo” de ADN, que ahora, en un travesti político, se han convertido en PODEMOS, en esa cofradía de reaccionarios, o ciegos sociales en el mejor de los casos, son los que proponen que siga como si nada la corrupción de la democracia que el país vivió desde 1982. Allá ellos, las gentes “bien nice” de Bolivia, las gentes que se piensan de sangre azul en un país de indios, las gentes que por haber estudiado en el extranjero menosprecian las formas de organización y liderazgo del mundo indígena boliviano. Allá los inteligentes Chicago boys que han sembrado tanta miseria desde el Ministerio de Finanzas. Esa oligarquía boliviana que pasean sus firuletes de nuevo rico por los aeropuertos del mundo, esos terratenientes de tierras mal ganadas son los sectores que, al combatir la Reforma Agraria y las tareas de la Asamblea Constituyente, se niegan a entender que Bolivia es un país de mayoría indígena empobrecida por décadas de saqueo neoliberal y que ya es hora de encontrar una nueva forma de convivir, sin paternalismos culturales, ni económicos ni políticos.

16.11.06

Bolivia no debe perder el control de sus reservas

Andrés Solíz Rada*

Abogado y periodista y ex parlamentario. En los últimos 30 años fue uno de los más destacados defensores de los recursos naturales en Bolivia.

En mi condición de ex Ministro de Hidrocarburos y Energía del Presidente Evo Morales y co-partícipe del Decreto de Nacionalización del Gas y del Petróleo del primero de mayo pasado, hago conocer mis opiniones sobre los contratos petroleros, suscritos el 28 y 29 de octubre pasados, que, por 30 años, autorizará y aprobará en próximos días el Congreso de la República.
Tales opiniones, acompañadas de reflexiones adicionales, son los siguientes:
Primera.- Mientras PETROBRAS, en informe al pueblo brasileño, de 31 de octubre último, sostiene que los contratos le autorizan a contabilizar las reservas que seguirá explotando en Bolivia, voceros del gobierno boliviano han afirmado que tales reservas, en cumplimiento de la Carta Magna, del Referéndum Vinculante de 18 de julio de 2004, de la Ley 3058 de 17 de mayo de 2005 y del Decreto de Nacionalización, son de propiedad del Estado nacional.
Al tratarse de un tema que afecta a la totalidad de las reservas de hidrocarburos actuales y futuras del país, cuyo valor, anotadas como títulos valores (ya sea como acciones o bonos) ascienden a más de 200 mil millones de dólares, no puede quedar sujeto a ninguna duda o incertidumbre. Por esta razón, sugiero que el Congreso redacte un artículo en el que se prohíba a las compañías anotar nuestras reservas en bolsas de valores, ya que ellas son de propiedad directa, inalienable e imprescriptible del Estado. Por decisión parlamentaria, YPFB debe incluir esa cláusula en los contratos petroleros, sin la cual no podrán ejecutarse, por tratarse, precisamente, de contratos de operación, como informan las autoridades bolivianas. Las reservas, al ser de dominio absoluto del Estado, deben servir para que la refundada YPFB emita bonos, reconocidos por las bolsas de valores, lo que le permitirá contar con el capital que requiere para ingresar, de manera efectiva, en el control de la cadena productiva y en proyectos de industrialización del gas, como señala el Decreto de Nacionalización. Sin esta definición, incluida, además, en el proyecto de ley de refundación de YPFB, elaborado por el Ministerio a mi cargo y que encuentra en el Parlamento, para su tratamiento respectivo, la industrialización de los hidrocarburos sólo quedará en enunciado.
Segunda.- El Congreso Nacional no puede suscribir contratos definitivos con temas pendientes. Si en los contratos existen cláusulas provisionales relativas a montos de inversión y depreciación (anexo "G") la autorización y aprobación de los contratos también debe ser provisional, en tanto se conozca con exactitud esas cifras que, durante tres décadas, influirán en las fórmulas de cálculo de ingresos para el país. Tales cifras deben ser públicamente contrastadas con las auditorias que se están realizando, campo por campo, en cumplimiento del Decreto de Nacionalización y ejecutadas por empresas auditoras contratadas por el Ministerio de Hidrocarburos y Energía. En materia petrolera, la diferencia de centavos se traduce en beneficios o perjuicios que afectan enormemente al interés nacional.
Tercera.- No se justifica la suscripción de contratos sobre campos marginales, por los que, según anuncio oficial, YPFB subvencionará con 10 millones de dólares anuales a las compañías. Es preferible que las compañías cumplan su amenaza de abandonar estos campos, a fin de que YPFB los explote mediante contratos de operación con PDVSA, entidad que, con espíritu bolivariano, respalda de manera decisiva la nacionalización y ha anunciado su decisión de participar en tareas de exploración y explotación en el país. El gas y petróleo de esos campos puede ser inmediatamente destinado a la industrialización con la estatal venezolana. Por otra parte, es preocupante que en la suscripción de contratos, YPFB no hubiera reservado áreas importantes para explorarlas y explotarlas de manera directa.
Cuarta.- Los contratos no deben encubrir los delitos de contrabando, evasión impositiva y estafa agravada, cometidos por empresas como Andina, Chaco, Repsol y Petrobrás y que están siendo juzgados en la justicia ordinaria. Debe proseguir el juicio contra los responsables del ingreso de la ENRON al país, iniciado por Juan Carlos Virreyra y ampliado en mi gestión ministerial. En esa misma gestión, se impulsó el Decreto Supremo que declaró de prioridad nacional la construcción del Gasoducto Boliviano de Occidente (GABO), el que, al articular los mega campos con el occidente de Bolivia, impulsará la industrialización de los departamentos productores, en primer término, y del conjunto del territorio nacional.
Quinta.- En el país se ha desatado un falso debate, relativo a si el Decreto de primero de mayo de 2006, implica o no la nacionalización de los hidrocarburos. Cada nacionalización es diferente y tiene sus propias características. Si el mencionado Decreto buscaba que Bolivia recupere la propiedad del gas y del petróleo, el control y participación de YPFB en la cadena de hidrocarburos y el monopolio de la comercialización ha cumplido su objetivo.
La tercera nacionalización se llevó a cabo dentro de un proceso democrático, con las reglas de la democracia liberal, inexistente al expulsarse a la Standard Oil, en 1937, y a la Gulf, en 1969. Se trata de la primera nacionalización ejecutada en el Tercer Mundo, en el marco de la brutal globalización económica, impuesta a los países semicoloniales, con el poderoso respaldo del Consenso de Washington. Es innegable, asimismo, que la Nacionalización ha recuperado la dignidad y la autoestima de nuestro pueblo. Considerar que sólo hay nacionalizaciones si los países sometidos sufren embargos, bloqueos e intervenciones militares es una limitación en el análisis.
El Presidente Morales está mal asesorado cuando se le dice que la nacionalización se completará sin expropiaciones ni indemnizaciones. El país está obligado a expropiar e indemnizar por las acciones de Transredes, Chaco y Andina, si las auditorias demuestran que han cumplido sus compromisos de inversión y obligaciones impositivas. Lo mismo ocurre con las refinerías de Petrobrás y los poliductos de la compañía alemana-peruana CLHD, a fin de controlar el 50 más uno de sus paquetes accionarios, como dispone el Decreto de Nacionalización. La expropiación con indemnización es un derecho irrenunciable del Estado, reconocido por el artículo 22, parágrafo 2º de la Constitución Política del Estado.
La Nacionalización fue adoptada en un contexto internacional muy desfavorable, al tener que enfrentar la agresividad de George W. Bush y de sus aliados de los países de Europa Occidental, unidos en la defensa ciega de sus empresas petroleras. Entre los vecinos, no era posible encontrar apoyos decididos (aunque hubo algunos respaldos indirectos) del gobierno de Michelle Bachellet, aliado privilegiado de los centros de poder mundial, de Kichner, maniatado por las transnacionales asentadas en la Argentina, ni del régimen de Lula, condicionado por Petrobrás, empresa que ha enajenado el 62 por ciento de sus acciones en favor de transnacionales petroleras. Debía considerarse, además, que en Perú y Paraguay existen tropas norteamericanas, con todo el riesgo geopolítico que ello implica.
Sexta.- El Decreto fue dictado en medio de riesgos de disgregación nacional. Recuérdese que el asesor del vicepresidente de EEUU, Mike Falcoff, aseguraba que el país pronto sería borrado del mapa, que el ex Ministro de Defensa de Argentina, Jorge Pampuro decía que Bolivia se había "libanizado" y que el FMI advirtió que el país sólo era viable si mantenía las políticas de Sánchez de Lozada. Lo anterior iba acompañado de proclamas para fundar la "Nación Camba", la "República Aymara" o designar gobernadores en Santa Cruz y Tarija, mediante cabildos, con ayuda financiera de las Petroleras. En esta materia, la intervención de Transredes (Enron-Shell) se tornó inocultable.
Su aprobación se produjo gracias al fuerte respaldo que tiene el Presidente Evo Morales en los sectores indígenas, campesinos y de trabajadores, así como en las Fuerzas Armadas y capas medias empobrecidas. Sin embargo, y paradójicamente, a diferencia de lo ocurrido en el pasado, importantes sectores del proletariado minero, otrora vanguardia de la clase obrera, han anunciado que defenderán con armas y cargas de dinamita los yacimientos mineros controlados por las trasnacionales, las que, a su vez, tienen el apoyo de varias cooperativas del sector.
Si bien el abrumador triunfo de Evo Morales, en los comicios del 18 de diciembre de 2005, frenó las tendencias separatistas, ellas no han desaparecido. Volverán a presentarse si el gobierno del MAS abandona la defensa de la soberanía nacional, la política de recuperación de los recursos naturales, la lucha contra la corrupción, la industrialización del país y la generación de empleos. No existe coordinación entre las reservas del Banco Central y el Plan de Desarrollo Económico del propio gobierno. Calificar a nuestras reservas monetarias de "sacrosantas", significa mantener concepciones neoliberales inaceptables. En mi gestión ministerial se logró que Petrobrás pagara, pese a la reticencia de sectores del propio gobierno, los primeros 160 millones de dólares provenientes de la participación adicional de los mega campos, como dispuso el Decreto de Nacionalización. Infelizmente, no se ha compatibilizado los mayores ingresos por los hidrocarburos con el citado Plan, con el riesgo de hacerlos desaparecer en obras de beneficencia.
Sexto.- El escenario creado por el Decreto de Nacionalización es un campo de batalla en el que se enfrentan quienes desean aplicarlo en su integridad y quienes pretenden frenarlo, desvirtuarlo y paralizarlo, como ocurrió con la Resolución Ministerial 207, que, en aplicación del Decreto, me cupo dictar a fin de que YPFB controle la producción y comercialización del petróleo crudo, asegurando ingresos adicionales a favor de YPFB por más de 10 millones de dólares mensuales y corrigiendo distorsiones en el pago a Petrobrás por la refinación del petróleo destinado al mercado interno y que, inexplicablemente, aún persisten en desmedro del consumidor boliviano. YPFB puede mantener su tradición de los últimos años de ente "residual", burocratizado, ineficiente y corrupto o convertirse en impulsor de la industrialización del gas y en conductor de la cadena hidrocarburífera del país.
Resulta penoso observar cómo políticas claudicantes en materia de recursos naturales utilizan poses indigenistas y radicales, invocando la defensa legítima de nuestras culturas, las que deben ser impulsadas en el marco de la unidad nacional, premisa mayor de la Asamblea Constituyente. 
*Abogado y periodista y ex parlamentario. En los últimos 30 años fue uno de los más destacados defensores de los recursos naturales en Bolivia.
Agradecemos al Dr. Solíz Rada por permitirnos publicar su carta abierta en nuestro blog.

25.9.06

El Comité Cívico de Santa Cruz y el Estado de Derecho

Mauricio Ochoa Urioste*
Más de una ocasión el Comité Cívico de Santa Cruz - organización financiada principalmente por empresarios agroindustriales, ganaderos y multinacionales - se atribuye la calidad de sumo intérprete de la Constitución Política del Estado (CPE) y las leyes de Bolivia. Así, justifica sus acciones como expresiones de defensa del Estado de Derecho y de los ciudadanos cruceños, sin los cuales cedería el paso a formas de totalitarismo.
Sin embargo, la recopilación de estudios jurídicos detallados a continuación, permite entrever que sus principales reivindicaciones y propaganda carecen de sustento legal. Por el contrario, se patentiza que su discurso tiene como base meras tergiversaciones lingüísticas del derecho y la jurisprudencia constitucional, y planificadas argucias legales que son instrumentadas por equipos de abogados y políticos influyentes en el sistema judicial y los mass media.
En estas circunstancias, el Movimiento al Socialismo de Evo Morales - por temor a perder espacios electorales en la región oriental del país - antes que repeler con razonamientos legales sólidos las acciones del Comité Cívico de Santa Cruz atentatorias del ordenamiento jurídico, mantuvo posiciones contemplativas o simuladas, e incluso viabilizó las demandas de esta organización social mediante "pactos" que carecían de rigor constitucional.
La elección para la selección de prefectos
No obstante el artículo 109 de la CPE atribuye al Presidente de la República la designación de los prefectos departamentales; el ex Presidente Carlos Mesa y luego el ex presidente Eduardo Rodríguez - debido a la presión del Comité Cívico de Santa Cruz y las fuerzas políticas de la derecha - convocaron a elecciones para la selección de un Prefecto en cada uno de los Departamentos de la República.
El artículo 30 de la CPE impone que los poderes públicos no podrán delegar las facultades que les confiere la norma constitucional. Este precepto constitucional es primario en el Estado de Derecho, que tiene como característica básica, que toda actividad del Estado es repartida de modo exhaustivo en una suma de competencias claramente delimitadas. En el caso concreto, el Presidente de la República no podía delegar total ni parcialmente su facultad constitucional exclusiva para designar prefectos departamentales. La primera característica de esta competencia indica que es sólo él quien de manera discrecional nombra al prefecto departamental, como consecuencia del modelo del Estado Unitario desconcentrado. Esta competencia se desnaturaliza cuando el Presidente de la República se limita a prestar juramento al candidato seleccionado mediante voto popular. Lo mismo ocurriría si designa al prefecto de ternas propuestas por cualquiera de los poderes públicos.
Además, el modelo del Estado Unitario desconcentrado sostenido en la CPE y la Ley de Descentralización Administrativa, no ha cambiado en lo más mínimo, siendo así, que las actuaciones del Prefecto Departamental se hallan ineludiblemente sometidas a la decisión de la cabeza del Poder Ejecutivo, mientras no exista una delegación de competencias, que sólo es posible mediante una reforma constitucional.
No obstante lo anterior, los partidos políticos respaldaron por unanimidad el año 2005 la insólita "elección para la selección de prefectos" aprobando a tal efecto la ley 3090; norma jurídica que vulneró claramente la norma constitucional, y más precisamente, el procedimiento de reforma constitucional.
En este improvisado quebrantamiento de la CPE, los legisladores no previeron, sin embargo, un asunto de capital importancia: la sucesión del Prefecto del Departamento en caso de muerte, renuncia, destitución o interdicción. El D.S. 28429, la Ley 3090, el D.S. 28229 - que fueron el marco normativo de la elección para la selección de prefectos de 18 de diciembre de 2005 - en ninguno de sus acápites refiere cómo se llevaría a cabo la sucesión de la autoridad por estas causales. Únicamente, el D.S. 27988 expedido por el ex Presidente Carlos Mesa - que es de fecha anterior a todas estas disposiciones legales y que regía para la irrealizada elección de 12 de junio de 2005 - establecía en su artículo 6 que "cuando los Prefectos de Departamento designados mediante el procedimiento que se establece en el presente Decreto, dejaran sus funciones en forma definitiva, serán reemplazados por ciudadanos designados directamente por el Presidente de la República" (sic).
Lamentablemente, los gestores de esta normativa, no previeron ningún tipo de "seguro de vida o de cesantía" para compensar el agravio social de una posible designación presidencial directa, ni tampoco previeron un "fondo compensatorio" para reparar el daño económico ocasionado al Estado como resultado de un eventual derroche de dinero en la realización de estos procesos electorales.
El conflicto de los escaños parlamentarios
En pleno proceso electoral y a pocos días de las elecciones generales de 2005, Gerardo Rosado, diputado del Movimiento Nacionalista Revolucionario (MNR), junto con otros parlamentarios de la derecha - y con la colaboración del equipo de asesores del Comité Cívico de Santa Cruz - demandaron la inconstitucionalidad del artículo 88 del Código Electoral. Una clara motivación de esta demanda era, que una vez declarada procedente, a contrapelo se apruebe en el Parlamento un antiguo proyecto de ley de distribución de escaños ampliamente favorable a los departamentos del oriente boliviano - que han sido en los últimos años baluartes de la derecha - pese a que por el principio de preclusión normado en el art. 3 inc. f) del Código Electoral "las etapas del proceso electoral no se repetirán ni se revisarán".
La parte resolutiva de la sentencia constitucional 066/2005 - la única con relevancia jurídica - declaró inconstitucional el artículo 88 del Código Electoral e instó al Parlamento sancionar una nueva ley de distribución de escaños conforme al artículo 60 VI. de la Constitución Política del Estado (CPE); sin ordenar, emplazar ni suspender las elecciones generales previstas inicialmente para el 4 de diciembre de 2005, ni mucho menos condicionarla a una redistribución de escaños.
Fuera de ello, dicha exhortación del Tribunal Constitucional (TC) era claramente ilegal, puesto que se había planteado un recurso directo de inconstitucionalidad y el ordenamiento jurídico boliviano no contempla el recurso de inconstitucionalidad por omisión legislativa. Es decir, el TC falló ultra petita y en clara vulneración del artículo 58 de la Ley del Tribunal Constitucional (1). El recurso de inconstitucionalidad por omisión legislativa es rechazado en la doctrina y la legislación boliviana, y generalmente, es inviable en el derecho comparado de tradición romano - germánico. Como señala el constitucionalista argentino, Néstor Sagüés, "la doctrina tradicional y jurisprudencia de la Corte han entendido que la reglamentación de una cláusula programática de la Constitución nacional es un tema reservado a la prudencia y discrecionalidad del Congreso, de tal modo que si éste no dicta la ley del caso, al interesado no le cabe ningún recurso... La omisión inconstitucional en la producción de normas generales genera mayores dudas..." (2).
Una vez conocida la sentencia constitucional 066/2005, el Comité Cívico de Santa Cruz festejó con banda y altisonantes exclamaciones de júbilo este fallo, tergiversando sus efecto, y creando así un demagógico sentimiento de conquista social en la población cruceña, además de exasperar los regionalismos. El día siguiente, muchos medios de prensa siguiendo esta campaña de desinformación anunciaron que gracias a esta sentencia constitucional, los departamentos de Santa Cruz y Cochabamba aumentarían cuatro y dos escaños respectivamente, tomando como criterio inequívoco la antigua iniciativa de ley de la brigada parlamentaria cruceña. No obstante, la sentencia constitucional 066/2005 en ninguno de sus acápites precisó la nueva designación de escaños; asunto complejo que varía según la asignación del número mínimo de escaños para los departamentos con menor población y menor desarrollo económico según el artículo 60 VI. de la CPE.
A todo esto, se sumaron las declaraciones del entonces Presidente Eduardo Rodríguez Veltzé, algunos tribunos y los miembros de la Corte Nacional Electoral, quienes también tergiversando hábilmente los efectos legales de esta sentencia constitucional, condujeron a la opinión pública a la errada e ilegal conclusión que el proceso electoral estaría condicionado a la nueva ley de reasignación de escaños. Incluso, el Primer Mandatario de la República, anunció públicamente que de no darse ésta el país corría el peligro de un "vacío de poder".
Todo este conjunto de sofismas, corrompió el principio de imparcialidad de las elecciones generales de 2005, al extremo que los candidatos en contienda electoral propusieron fórmulas de distribución de escaños atendiendo sus cálculos electorales y las encuestas de opinión. Verbigracia, el candidato presidencial de Unidad Nacional, con mayores posibilidades de representación política en el oriente boliviano, propuso más escaños para Santa Cruz a cambio de la donación de un Aeropuerto para el departamento de Potosí.
El Movimiento al Socialismo - con mayor representación política en el occidente boliviano - sólo atinó a decir que detrás de todo esto había una mano negra que operaba en Washington, aludiendo, claro está, al ex presidente Gonzalo Sánchez de Lozada, y que la derecha pretendía detener su ascenso a la primera magistratura del país. Sin embargo, la justicia nunca recibió denuncia alguna sobre la supuesta participación de Sánchez de Lozada en este conflicto, por lo que parece evidente que esta agrupación política utilizó a éste como chivo expiatorio para mantenerse al margen del debate y no perder espacios electorales en Santa Cruz y Cochabamba.
Finalmente, a pocas semanas de las elecciones, todos los partidos políticos en contienda "negociaron" una nueva distribución de escaños, otorgando tan sólo tres nuevos escaños al departamento de Santa Cruz, y no cuatro, como originalmente pretendía el Comité Cívico de Santa Cruz, PODEMOS, MNR y UN, entre otras fuerzas políticas.
Muchos medios de prensa conservadores aplaudieron esta actitud que calificaron de "compromiso democrático", y según ellos, salvó a Bolivia de un Estado de Facto. Sin embargo, pocos constitucionalistas tuvieron el valor ético de denunciar este abuso del derecho que trajo como consecuencia directa semanas de incertidumbre ciudadana, temor generalizado por un posible régimen dictatorial, y finalmente, la postergación de las elecciones generales (3).
El referéndum sobre autonomías departamentales
El mes de febrero de 2005, dirigentes del Comité Cívico de Santa Cruz, brigada parlamentaria de Santa Cruz, y las organizaciones empresariales Cámara Agropecuaria del Oriente (CAO) y Cámara de Industria y Comercio (CAINCO), entregaron 6 mil libros con 421 mil firmas a la Corte Nacional Electoral y dieron inicio a la iniciativa popular de convocatoria a referéndum sobre autonomías. El organismo electoral validó tan sólo 299.866 adhesiones.
La primera propuesta de pregunta de referéndum del Comité Cívico de Santa Cruz pretendía, entre otras cosas, que esta consulta defina y establezca la constitución en el país de autonomías departamentales con transferencia efectiva de competencias y atribuciones, las mismas que tendrían por objeto, en su jurisdicción territorial, disponer libremente de sus recursos - sin definir cuáles serían éstos - elegir a sus autoridades - sin definir qué tipo de autoridades - y darse su propia administración - sin definir la forma de administración -. Además los comiteístas propusieron que esta consulta popular anteceda a la reforma constitucional, e incluso que sea convocada por decreto supremo durante la presidencia de Carlos Mesa; pese a que la propia Ley Marco de Referéndum define que ésta es facultad privativa del Congreso Nacional.
Finalmente, el 6 de marzo de 2006, el actual parlamento boliviano aprobó por unanimidad, la siguiente pregunta del referéndum de las autonomías:
"¿Está de acuerdo, en el marco de la unidad nacional, en dar a la Asamblea Constituyente, el mandato vinculante para establecer un régimen de autonomía departamental aplicable inmediatamente después de la promulgación de la Nueva Constitución Política del Estado en los departamentos donde este referéndum tenga mayoría de manera que sus autoridades sean elegidas directamente por los ciudadanos y reciban del Estado nacional competencias ejecutivas, atribuciones normativas administrativas y los recursos económicos financieros que les asigne la nueva Constitución Política del Estado y las leyes?".
Las consecuencias jurídicas de este referéndum sobre las autonomías departamentales son harto problemáticas. Más allá de la imprecisión de esta pregunta que ha sido reprochada incluso por el ex Viceministro de Justicia y abogado constitucionalista, Carlos Alarcón, es inédito en la historia de la humanidad un mandato vinculante para los miembros de una Asamblea Constituyente. El Poder Constituyente - y no así el Poder Legislativo que en muchos países, incluido Bolivia, tiene también la facultad de reformar la Constitución - es supremo, esto significa que es superior a toda manifestación de autoridad, desde que la crea o constituye (poder constituido), determina su naturaleza, organiza su funcionamiento y fija sus límites. Al respecto, el jurisconsulto Sánchez Viamonte dice que el Poder Constituyente es la soberanía originaria, extraordinaria, suprema y directa en cuyo ejercicio la sociedad política se identifica con el Estado, para darle nacimiento y personalidad, y para crearle sus órganos de expresión necesaria y continua.
Además, sorprende el hecho que este referéndum nacional pretenda efectos vinculantes a nivel departamental, cuando claramente el artículo 2 de la Ley Marco del Referéndum prescribe que el referéndum nacional se decide en circunscripción nacional. Por el contrario, surge la duda de si este referéndum nacional, tiene la legitimidad y la legalidad suficiente para introducir un Estado de las Autonomías en la nueva Constitución - bajo el principio de voluntariedad o dispositivo - cuando más del 50% de los electores dentro de la circunscripción nacional decidió por el "No" a la pregunta del referéndum sobre las autonomías, y sólo éste es el resultado oficial emitido por la Corte Nacional Electoral.
Una vez aprobada la Constitución Española el 6 de diciembre de 1978 que reconoció el Estado de las Autonomías con el consenso entre casi todos los partidos, las provincias convocaron a un referéndum para la aprobación de sus Estatutos de Autonomía, en el marco de la nueva Constitución - las primeras provincias en convocar a un referéndum para la aprobación de su Estatuto Autonómico fueron el País Vasco y Cataluña el año 1979 -. Por el contrario, el proceso del pretendido Estado de las Autonomías en Bolivia se lleva en sentido opuesto, toda vez que a partir del resultado del Referéndum sobre las Autonomías, algunas agrupaciones ciudadanas y partidos políticos desean constituir un régimen de autonomías departamentales sin previos consensos políticos, y con anterioridad a la entrada en vigencia de los Estatutos de Autonomía.
Por otra parte, hasta la fecha la Constitución ni las leyes han definido el significado ni el alcance de las autonomías departamentales, ni existen antecedentes histórico - legales en la época republicana de territorios dotados de un régimen provisional de autonomía, ni órganos preautonómicos. Tampoco se conoce cómo serían coaccionados los asambleístas en caso de incumplir este mandato vinculante. ¿Serían responsables ante la justicia pese a que el Poder Constituyente es por antonomasia supremo?. ¿Serían también responsables aquéllos asambleístas que denieguen la aprobación de la nueva Constitución si ésta reconoce las autonomías departamentales?
Todo parece indicar que este abuso del instituto del referéndum en Bolivia apunta más bien a legitimar mediante artificios la "personificación" y la "corporativización" de las decisiones políticas y económicas de envergadura, con el fin de impedir un proceso de cambio pacífico y consensuado y la participación real de los ciudadanos en la vida política (4).
La aprobación del texto de la nueva Constitución
Pese a ser atribución de la Asamblea Constituyente normar su Reglamento de Debates de conformidad al art. 21 de la Ley Especial de Convocatoria a la Asamblea Constituyente, el Comité Cívico de Santa Cruz amenazó con promover la división del país si este órgano no regula el procedimiento de aprobación de cada artículo de la nueva Constitución por dos tercios de votos.
Si bien el art. 25 de la Ley Especial de Convocatoria a la Asamblea Constituyente prescribe que la aprobación del texto de la nueva Constitución debe hacerse por dos tercios de votos de los asambleístas, no explicita ni regula la votación necesaria para la aprobación de cada artículo - también llamada aprobación en detalle -, el quórum reglamentario, la modificación de su reglamento, la censura de los asambleístas, etc. (5). Toda vez que el partido oficialista obtuvo más del 50% de votos en la Asamblea Constituyente, el Comité Cívico de Santa Cruz, junto con fuerzas políticas de la derecha, insisten que cada artículo de la nueva Constitución sea aprobado por dos tercios de votos de dicha instancia.
Así, habiendo una imprecisión del art. 25 de la Ley Especial de Convocatoria a la Asamblea Constituyente, y tomando como premisa el art. 32 de la Constitución vigente, es bastante claro que la aprobación de cada artículo de la nueva norma constitucional es facultativa de la Asamblea Constituyente. Sin embargo, para la aprobación del texto final de la nueva Constitución, es inobjetable la concurrencia de dos tercios de votos de los asambleístas.
El procedimiento parlamentario aducido como modelo del nuevo reglamento de debates de la Asamblea Constituyente carece de rigor, toda vez que desde un punto de vista estrictamente legal, nada impide que la aprobación en detalle preceda la aprobación del texto final de la CPE.
Pese a todo ello, el Comité Cívico de Santa Cruz, como tantas otras veces, sin la más mínima competencia ni atribución legal, ordenó a la población del extenso y populoso departamento de Santa Cruz la paralización de sus actividades laborales e instruyó a los miembros de la Unión Juvenil Cruceñista frenar el paso de los vehículos motorizados so pena de ocasionarles daños materiales, como forma de "protesta", a lo que según sostienen, es un atentado contra el Estado de Derecho.
Notas:
1. El artículo 58 de la Ley del Tribunal Constitucional, relativo al contenido de la sentencia del recurso directo de inconstitucionalidad, reza:
"ARTICULO 58.- SENTENCIA Y EFECTOS.-
I. La sentencia declarará la constitucionalidad o inconstitucionalidad de la ley, decreto o resolución de alcance general impugnado, en todo o en parte.
II. La sentencia que declare la inconstitucionalidad total de la norma legal impugnada, tendrá efecto abrogatorio de la misma.
III. La sentencia que declare la inconstitucionalidad parcial de la norma legal impugnada, tendrá efecto derogatorio de los artículos sobre los que hubiera recaído la declaratoria de inconstitucionalidad y seguirán vigentes los restantes.
IV. La sentencia podrá declarar la inconstitucionalidad de otros preceptos que sean conexos o concordantes con la norma legal impugnada, con los mismos efectos que en lo principal.
V. La sentencia que declare la constitucionalidad de la norma legal impugnada, hace improcedente cualquier nueva demanda de inconstitucionalidad contra ella".
2. Cfr. SAGÜEZ, Néstor, Elementos de derecho constitucional, Tomo I, 3ª edición, Edit. Astrea, Buenos Aires, 1999, p. 112.
3. Vid. PELAEZ, Gabriel, Los pactos no son constitucionales, en la http://www.la-razon.com/versiones/20051021_005336/nota_246_213923.htm
4. Vid. OCHOA, Mauricio, El Referéndum sobre las autonomías departamentales en Bolivia, en http://www.bolpress.com/opinion.php?Cod=2006062404 ó http://www.rebelion.org/noticia.php?id=33580
5. La jurisprudencia constitucional uniforme en Bolivia equipara "texto constitucional" con la CPE, y no así con cada uno de sus artículos. La S.C. 0037/2000 precisa: "...ha violado los arts. 7-h) y 200 del texto constitucional...". Este mismo sentido se expresa en la S.C. 0577/2000, S.C. 038/2000, y muchas otras.
*Abogado, investigador de la ciencia jurídica y escritor. Fue asesor legal de instituciones públicas y privadas, docente universitario y colaborador de medios de prensa

11.6.06

"La Amazonía Para Los Cambas El Altiplano para los Collas"

Por

Palmiro Soria Saucedo.*

El lema que exhibió un cartel en el esmirriado cabildo abierto de Riberalta, ansió ser el gancho movilizador de masas iracundas que frenen la política agraria que el gobierno quiere implantar. No pudo. Un oligarca de alcurnia, hijo y nieto de oligarcas como Freddy Hecker, desde su insatisfacción calificó el evento de:"¡Fracaso total!". Otra idea que el cartelito, se empeña en ignorar es que, cambas son los hermanos cruceños y que la identidad que nos define es intensamente amazónica y boliviana.

Aunque la sociedad amazónica es crédula, esta vez no funcionó la clásica manipulación come colla expresada en la consigna desintegradora de la unidad nacional, que además mintió a las
organizaciones sociales y al pueblo, con que 5 mil familias andinas, venían a "colonizar" la amazonía. A pesar de las aclaraciones por escrito del gobierno, el Comité Cívico "resuelve rechazar enérgicamente las intenciones del gobierno masista de ocupar nuestros territorio"; sabiendo la verdad, fue vergonzante el seguidismo al patronazgo.

El fondo es tierra y recursos naturales. Se sabe que son "temas duros" y de alta explosividad, ahí están los intereses concretos de los grupos de poder económico de Santa Cruz, Beni y Pando, que no han vacilado en tensionar el ambiente ante el anuncio de relanzar el proceso de la reforma agraria. El presagio oscuro que anuncian las declaraciones de los afectados y sus cipayos, se ha movido desde el subliminal mensaje de "bomba de tiempo", al montaje de avasallamientos, bravuconadas de "defenderemos con las armas nuestras tierras" y la inquietante amenaza de "guerra civil". El lenguaje prepotente del neocolonialismo debe aceptar que fue derrotado en las urnas, las diferencias hay que tratarlas en democracia, pacíficamente y en el marco de la ley.

Para impedir toma de tierras y entregarlas a los que las necesitan, se requieren decisiones que impriman celeridad y corrijan barbaridades que todos sabemos existen; en un país con muchos pobres sin tierra y pocos ricos con mucha tierra el asunto no acepta dilaciones. "El próximo 18 de octubre se vence el plazo de 10 años que se fijó la ley de la Reforma Agraria para el proceso de saneamiento de la propiedad agraria, a la fecha el INRA pese haber gastado cerca de 100 millones de dólares americanos sólo tituló el 18% de los 104, millones de hectáreas de tierra bajo objeto de saneamiento en el país, el 30% está en proceso y el restante 52% está sin sanear".

Las cifras reflejan cómo los gobiernos tradicionales manejaron este asunto, no se trata sólo de incompetencia : el cuoteo de la politiquería y el agujero negro de la corrupción no perdonaron la política agraria del país; ese resultado no es una casualidad, se lo presume labrado por los que obtuvieron "tierra mal habida", vía tráfico de influencias, regalo de las dictaduras o simple ocupación y por los que "la tienen" sin trabajo, sin función económica social, obviando el antiguo precepto que "la tierra es del que la trabaja" y por los que tienen , o con "créditos incestuosos" . La actual política agraria ha tenido sabiduría para concertar con los actores, y humildad en el objetivo: reconducir el proceso, revirtiendo lo no productivo, lo especulativo y lo delincuencial, con la ley en la mano, para redistribuir la tierra como dios manda.

Los humanos, al fin y al cabo son la síntesis de sus hechos y sus palabras, eso define cada historia personal; la coyuntura es propicia para recordar puntos relevantes de este episodio: "El saneamiento termina donde comienza Pando" (enero 2000) fue la aciaga frase que acuñó el cacique pandino Leopoldo Fernández ex Senador de ADN y actual prefecto por PODEMOS, la intención del cacicazgo fue aquí no hay nada que sanear, la resistencia a la nueva reforma agraria fue tan fuerte que además del menú de amenazas aderezadas con sangre, llegaron hasta negar la presencia de las 551 comunidades campesinas e indígenas, perfectamente geo referenciadas, no son comunarios, son peones que trabajan en nuestras barracas -fue el argumento-, la desmedida intención en Pando sólo respetó las manchas urbanas y las 19 concesiones forestales existentes, el resto de la tierra fue repartida entre la casta de gamonales, que quiso convertir sus barracas en concesiones forestales; por fortuna la historia se escribió de otra manera.

Otra instantánea que retrata la impunidad de la seguridad jurídica que imponía la ley 44 (por el calibre del Winchester), -que algunos nostálgicos extrañan-, escribió en su diatriba " ¿de qué indígenas me están hablando?. Por si no lo sabe, monseñor, casi toda la gente que trabajaba para la empresa Braillard, después Seiler y finalmente Hecker, fue gente que trajimos desde Apolo, Ixiamas, Tumupasa, Reyes, Rurrenabaque y de varias comunidades a lo largo del río Beni. Todos los hombres que trajimos de Caupolicán, tenían derecho al pasaje de retorno, una vez paguen sus anticipos. Muy pocos hombres retornaron. Hablo en plural por que no me escondo de lo que hicieron mi padre y mi abuelo, lo reconozco y lo acepto. La gente de Pando y Vaca Diez, no son pueblos originarios de estos lugares, y si tienen derecho a reclamar sus tierras originarias, deberían reclamarlas en caupolican. A excepción de los pueblos indígenas que los curas pudieron evangelizar los demás "salvajes" que vivían en ríos navegables fueron exterminados una vez que llegó el rifle de repetición, pues con esta tremenda arma "el hombre blanco" ganó la supremacía y gracias a ella pudo prácticamente exterminar todas las tribus. Antes de este invento la supremacía era del salvaje. Como las empresas caucheras contrataban casi exclusivamente hombres, las mujeres "viudas" de los salvajes muertos por el "hombre blanco" fueron dadas a los solteros traídos de todas partes y es esa mezcla de salvaje, ixiameño, de cruceño y de gringo es que nace nuestra raza". Aunque el fragmento –literalmente trascrito-, es transparentemente abominable, hay que añadir que constituye prueba plena de esa cultura colonialista que aun pervive en nuestro medio, estas confesiones barraqueras no fueron escritas el siglo antes pasado, son del 3 de marzo del 2003.

En el norte amazónico muy a pesar de las ilustrativas resistencias al cambio señaladas, el saneamiento avanzó hasta el 93% en Pando y 75% en Vaca Diez. Un lúcido y persistente abogado indígena como Julio Urapotina, explica este resultado así: " fue el secreto de la ley, aplicada con paciencia, con inteligencia", hay que agregar el buen asesoramiento de las instituciones y sus técnicos, orientadas hacia fórmulas de "ganar-ganar¨ que implica también conciliar y encontrar soluciones alternativas de mucha creatividad y cuando la cosa apelar a la ayudita de la presión social organizada, completa la explicación del circulo virtuoso, el manto bienhechor y comprometido de la iglesia con los pobres que no faltó a su cita con esta historia que sigue reescribiéndose. Así se derrotó a las fanfarronerías de los "boca e peto", de los que olvidan que el tigre también tiene rayas negras.

Los zafreros que son un eslabón imprescindible de la cadena productiva de la castaña, como los indígenas y campesinos son herederos de la cultura extractivista, y son también el resumen espiritual de lo amazónico; por ahora constituyen el último peldaño de la desprotección social y son los sin tierra de la
región, que los nuevos decretos deben incorporar. Ha habido cambas en el poder que no saldaron la deuda histórica que el país tiene con ellos. Si este gobierno lo logra, confirmaremos lo que ya sabemos que no se trata del sofisma racistoide de cambas o collas; se trata de justicia social.


*Ciudadano Amazónico y Economista. Correo: leonamazonico@yahoo.es

6.5.06

El caso de la compañia brasileña EBX y el nuevo proyecto del Mutun

Por

Dr. Saúl J. Escalera
(Ph.D. Metalurgia Química, USA)
Ex-Professor da Escola de Postgraduacäo em Engenharia, UFMG
Belo Horizonte, Brasil
Profesor Emerito, UMSS

Amigos de aula libre,

Los comentarios de Walter Núñez y Alcides Parejas (ambos muy antojadizos), recientemente publicados en Aula libre (Abril, 2006) respecto al caso de la EBX en Puerto Suárez, ciertamente merecen una respuesta técnica apropiada. Porque, señores, el asunto EBX no es político ni regional, sino enteramente técnico. Y no se trata de que si el gobierno tiene la capacidad de dialogar con la gente de EBX para salvar su proyecto en Puerto Suárez, tal como se pregunta el amigo Walter Núñez. Es que el proyecto EBX nació como un caso perdido, tal como demuestro más adelante. Además, es totalmente contrario a los intereses del país, porque está diseñado para producir solo arrabio (producto de fierro semielaborado) para alimentar las acerías de Urucum, y no incluye la producción de acero y fierro de construcción como productos finales, condenando a Bolivia a seguir importando perfiles, clavos y planchas de fierro del Brasil para satisfacer nuestras necesidades y a precios altos.



En el aspecto tecnológico, ya expliqué en varios artículos publicados por AulaLibre el año pasado, que nunca debió haberse permitido que se construya la planta EBX porque su tecnología, basada en el carbón vegetal como reductor del mineral de hierro es obsoleta y tremendamente dañina al medio ambiente, no solo por los millones de árboles que deberían ser sacrificados para alimentar el horno alto de reducción del mineral de fierro que construyó la EBX en Puerto Suárez para producir arrabio, sino porque en el proceso de reducción se producen miles de toneladas por día de monóxido de carbono CO (el mismo gas que mata a la gente que deja carbón encendido en su dormitorio para calentarse y aparece muerta al día siguiente, lo mismo ocurre con los gases de escape de los automóviles). Este CO emanado del Alto Horno y lanzado al aire como contaminante del medio ambiente, tiene severas penalidades por la Ley boliviana 1333 y por los organismos de monitoreo y control del medio ambiente mundial, por ejemplo: Environmental World Watch, a los países que producen contaminación ambiental en sus actividades industriales. Este hecho ha sido también alertado por el Foro Boliviano de Medio Ambiente FOBOMADE www.fobomade.org.bo/pantanal_bolivia/hierro_mutun.php (acceso, 23 diciembre, 2005).



Es por todo esto que en muchos países europeos y norteamericanos que usan la tecnología del carbón como reductor del hierro en altos hornos, estas industrias están siendo cerradas paulatinamente, y en su lugar emergen los hornos de reducción directa con gas natural (metano reformado), que mundialmente se conocen como DRI (Direct Reduction of Iron). Y como su nombre lo indica, el proceso de fabricación de hierro esponja vía DRI es más directa y más limpia porque los gases que salen por la chimenea del horno son mayormente vapor de agua y un poco de dióxido de carbono. Finalmente, el uso de metano reformado es mucho más eficiente que el carbón, sea vegetal o mineral para reducir el fierro, esto tiene que ver con la cinética del proceso. Sólo en países como Brasil, donde existe carencia de gas natural y tiene un enorme apetito por fierro y acero, se permiten ellos mismos la "herejía medioambiental" de utilizar carbón vegetal en el proceso.



Ahora bien, respecto al comentario de Walter Nuñez sobre si "¿no existía un resquicio para el dialogo con la EBX para que esta subsane lo subsanable (entendiendo que no hayan cosas insubsanables como para hacer de la EBX un caso perdido, yo no lo creo) logrando en ese proceso que se afiance el interés de invertir millones de dólares en una región que de por si está marginada del interés de los gobernantes de turno?. ¿Acaso todo con la EBX estaba tan mal, tal ilegal, tan reprochable que ahora hay que sacarlos a estos señores a palos? ¿No es acaso el Estado nacional más grande que una empresa brasilera como para tener la capacidad de sentarse y procurar un resultado que sea bueno para todos, incluidos por cierto los habitantes de la Provincia Germán Bush? La respuesta es que, lamentablemente, los hornos a carbón vegetal (tipo alto horno) técnicamente no pueden ser transformados o rediseñados para usar gas natural (tipo horno vertical de cuba y en otros casos de retorta), así que es imposible recuperarlos, por lo tanto, ahora son inservibles y sólo sirven de monumento a algo que nunca debía haberse permitido en Bolivia.



Finalmente, es inconcebible cómo algunos dirigentes de Santa Cruz pueden creer que en el caso del Mutún todo se reduce al aspecto político y regional, cuando mencionan, "la ineptitud del gobierno, cuando en vez de sentarse con los inversionistas a conocer de cerca el proyecto y darles la oportunidad de corregir todo lo subsanable, lo que hacen es mandar una señal hacia el mundo entero diciendo que en Bolivia definitivamente nadie podrá invertir un centavo, pues acá somos machotes y lo podemos hacer todo nosotros solos" como dice Núñez. O como protesta Parejas, cuando menciona: "ya está de buen tamaño que continuamente nos estén correteando con la vaina del sable. Y esta práctica del correteo se remonta al momento histórico en el que el Gobierno andino centrista de turno nos endilgó el san benito de separatistas, que fue hábilmente manipulado para abortar cualquier pedido que se hacía desde Santa Cruz, hasta tal punto que con el tiempo los cruceños somos víctimas de lo que bien se podría llamar el ´complejo separatista´. ¡Por favor!, hablemos claro, el asunto de la EBX no es político y de chauvinismo regional, es puramente tecnológico, tal como he explicado líneas arriba.



Yo soy el primero en reconocer que el pueblo de Santa Cruz tiene todo el derecho de reclamar la industrialización de los recursos naturales que yacen en su territorio, pero hagamos bien las cosas!. Y es justamente lo que el actual gobierno está haciendo!, cuando se pone de acuerdo con los inversionistas extranjeros interesados en el desarrollo del Yacimiento del Mutún para producir cerca de 8 millones de toneladas de acero por año (que será el complejo siderúrgico más grande del mundo, créanme), con la tecnología DRI que utilizará metano reformado de las ingentes cantidades de gas natural que tenemos en Bolivia. Y aquí debemos recalcar el trabajo realizado por los expertos técnicos nacionales (soy uno de ellos) quienes analizaron el proyecto Mutún elaborado deficientemente por la Consultora Paribas e introdujeron los cambios que eran absolutamente necesarios hacer en los términos de referencia para licitación. En base a estos cambios, el Complejo Siderúrgico que se levantará en la zona Mutún consistirá de 3 plantas: (1) Planta de beneficio por flotación del mineral de fierro para producir concentrados 68% de Fe, que utilizará mucha mano de obra intensiva de obreros calificados; (2) Planta de reducción directa del fierro (Proceso DRI) a partir de concentrados; y (3) Planta de fabricación de acero en bruto (palanquilla) y perfiles de hierro de construcción con alto valor agregado, que son comercializados mundialmente a excelentes precios. La licitación terminará el 30 de Mayo con la adjudicación del proyecto al inversionista ganador, para bien del país y en particular de Santa Cruz.



Queridos hermanos de Santa Cruz (soy cochabambino y Uds. son mis hermanos), admiro mucho su dinamismo económico y sus manifestaciones culturales, especialmente el Festival de Música Barroca que se está realizando esta semana y donde Katia (mi hija y soprano lírica) es una de las protagonistas del evento como solista del Ensemble Inglés Florilegium. Pero, no defiendan algo que se ha hecho, anticonstitucionalmente y más que todo técnicamente muy mal. El asunto EBX debe ser enterrado, y les pido que apuesten por el nuevo proyecto Mutún que está siendo licitado y que traerá a la región desarrollo, con una inversión de más de mil millones de dólares, y pronto nos dará muchos beneficios en términos de valor agregado (fierro de construcción y acero bruto o palanquilla baratos para el país), muchos puestos de trabajo (se estiman más de 9.000) y mayores ingresos al TGN del país. Y finalmente, dejen trabajar al gobierno nacional a favor de su región y del país.

¡QUE DIOS LES DE PAZ Y TRANQUILIDAD!

skalera@entelnet.bo

Cochabamba, Bolivia

24.4.06

El saqueador de Bolivia se llama Eike Batista

Juan de Toronto nos envía esta lectura.

LOS BOSQUES DE SANTA CRUZ EN PELIGRO DE CONVERTIRSE EN CARBON

El empresario brasileño Eike Batista dueño de la empresa EBX, principal accionista de la Termo Pantanal y socio de la Río Tinto en el Polo Siderúrgico de Corumbá se encuentra en el centro de atención por la presión que ejerce para obtener la licencia ambiental de los hornos de procesamiento de hierro en base a carbón vegetal que ilegalmente ha construído en la frontera con Brasil.

EBX acaba de concluir la construcción en Puerto Quijarro de una planta con hornos para producir arrabio a partir de mineral de hierro proveniente de Corumbá, en base a carbón vegetal del Pantanal boliviano, sin contar con licencia ambiental, tal como lo establece la legislación boliviana. Al mismo tiempo, la legalidad de su actuación en Bolivia está en duda por el carácter provisional de la sociedad conformada con los administradores de la Zona Franca de Puerto Suárez, la sociedad anónima ZOFRAMAQ S. A.. A ello se añade que esta sociedad provisional fue conformada en fecha posterior al inicio de la construcción de la planta y que ZOFRAMAQ es a su vez una sociedad anónima conformada con objetivos exclusivamente de manejo, almacenamiento y despacho de cargas y maquila[1].

Dicha empresa es también una de las postulantes de la Licitación del Mutún, suspendida por el gobierno del entonces presidente de la República Rodríguez Veltzé cuando se iba a proceder a la apertura de propuestas, posteriormente ampliada por el actual presidente Morales. La suspensión se debió las irregularidades encontradas en el proceso iniciado bajo el gobierno de Carlos Mesa, entre ellas la orientación de los procedimientos para favorecer a la empresa EBX, mediante la adecuación de la licitación a la tecnología propuesta por esta empresa, es decir la fabricación de arrabio (hierro reducido) con carbón vegetal, a pesar que el interés del Estado era la industrialización de hierro mediante procesos en base a gas, lo que implica la utilización de una tecnología completamente diferente.

Cuando la Licitación del Mutún fue suspendida, en diciembre del 2005, Eike Batista supo que jamás lograría la adjudicación en un proceso transparente, por lo que aceleró la construcción de los 4 altos hornos en Puerto Suárez, en alianza con la administración de ZOFRAMAQ, los grupos empresariales Tumpar y Monasterios (Fernando Monasterios, Fernando Tuma, Carlos Alberto Parejas, Ernesto Monasterios, Enrique Menacho, Carlos Zenzano, Carlos Krutzfeldt), de quienes arrendó 282 hectáreas terrenos en la Zona Franca de Puerto Suárez, a través de un contrato provisional de riesgo compartido en plena frontera.

Para ello, Eike Batista creó en mayo del 2005, EBX Siderurgia de Bolivia conformada por su bufette de abogados Javier Urcullo, Jose Antonio Criales y Maria Eugenia Antezana, con un capital de 5000 dólares para invertir en siderurgia y minería. El 20 de septiembre del mismo año firmó un contrato provisional de riesgo compartido con ZOFRAMAQ, pero las plantas de arrabio ya habían iniciado su construcción varios meses antes, tal como da cuenta la prensa cruceña, sin autorización alguna. La participación de ZOFRAMAQ en el contrato es del 1%, es decir, su función es la de prestar terrenos para la instalación de la empresa brasileña en plena frontera, pero la propiedad del proyecto es de EBX en un 99%.

Durante el 2004, Eike Batista logró vencer el rechazo de la Cooperativa Rural de Electrificación CRE que se oponía a la venta de gas barato al Brasil, habiendo incluso, realizado movilizaciones con los cívicos de la región, logrado un decreto que prohíbe expresamente la venta de gas por ramales secundarios. El argumento esgrimido era que no se podía entregar el gas para impulsar la competencia brasileña, en lugar de promover la industria nacional con el gas que constituye la principal ventaja de la región para atraer inversiones. Sin embargo, con su inclusión como accionista de la Termo Pantanal, la CRE cambió rápidamente de opinión. Es más, según Batista, la CRE entró en la sociedad con una función estratégica: viabilizar el abastecimiento de gas a través de un ramal "particular" del gasoducto Bolivia-Brasil. Con una empresa boliviana en la sociedad, sería más fácil abrir camino para la construcción de un ducto alternativo y con tarifas más bajas. Además de la CRE, entró en la sociedad Petrobrás Bolivia, que abastece de gas a MSGas, la empresa que distribuye el energético en Matto Grosso do Sul y que a su vez lo entregaría a la Termo Pantanal.

Pero EBX logró aún más con la CRE: el 30 de septiembre del 2005, Sandro Giordano, presidente interino del país, en un tiempo record de una semana, promulgó la Ley 3183 que autoriza la exportación de gas por el ramal Mutun Corumbá para la Termo Pantanal, al precio que establece la nueva Ley de Hidrocarburos para el consumo interno, es decir, a precio subsidiado.

Desde 1983 Eike Batista, el barón de la energía, incursiona en diferentes proyectos a través de su grupo empresarial que incluye como MPX (energía), AMX (recursos hídricos: dice haber descubierto agua en el desierto de Atacama, con la que alimentará las minas de cobre) y MMX (siderurgia).

El 2006 Eike Batista ha sido calificado por la prensa internacional como especulador, debido al escándalo suscitado con la Termo Ceará, una termoeléctrica de Brasil por la que obtuvo un contrato lesivo firmado con el ex presidente Enrique Cardoso, que incluye la cláusula denominada "contribución contingente", por la que Petrobrás paga mensualmente todos los costos de inversión de la empresa sin obtener ninguna renta.

El 16 de febrero del 2005, la empresa MPX (sociedad de EBX y MDU de EUA) fue multada con la suma de 2976 millones de reales por presentar informaciones falsas a la Agencia Nacional de Energia Eléctrica ANEEL. La multa había sido aplicada en julio del 2004, pero un recurso presentado por EBX retraso la divulgación de las investigaciones.

Para la planta de Bolivia, EBX sostiene que requerirá 450000 tn de carbón vegetal provenientes de bosques nativos. Según cálculos de la Dirección Forestal y de la misma EBX, para las primeras fases se requerirá, no solo deforestar todo el Pantanal boliviano y toda la provincia German Busch, sino todo el bosque nativo del departamento de Santa Cruz, a una tasa de 12,750 hectáreas por año. Posteriormente, la empresa propone sembrar eucaliptos en el humedal más importante para el clima del planeta.

El Pliego de condiciones y el Borrador de Contrato de Riesgo Compartido de la Licitación del Mutún, adaptados a la empresa EBX y que están siendo modificados por el actual gobierno establecían además:

- Que todas las obligaciones de las partes quedaban suspendidas en la medida que el estudio de impacto ambiental no sea aprobado en forma definitiva por las autoridades competentes dentro de los 180 días de aprobado y autorizado el contrato por el poder legislativo.

- El derecho exclusivo de explotación de los yacimientos de caliza y manganeso. En cuanto al precio, este está estipulado en el Anexo 4 y señala que será calculado multiplicando el costo de producción por 0.05% para cada uno de estos productos. Además estos pagos serán considerados como pagos por participación del riesgo compartido. En otras palabras, no se paga por la caliza y el manganeso, a pesar de que este metal es considerado un elemento estratégico, por sus usos, su escasez, como su elevado precio.

- El uso y goce de todas las aguas, de los derechos de superficie, servidumbres, usos y costumbres correspondientes al área del contrato.

- Los ambientes de la escuela, hospital viviendas y equipos existentes en el área del contrato.

- La producción debería iniciarse recién a partir del sexto año de firmado el contrato. Mientras tanto la inversionista podía exportar mineral sin procesar, lo cual se mantenía una vez iniciada la producción de arrabio o hierro esponja, aunque limitado a tres veces el monto de dicha producción.

- El estado debía garantizar y asegurar el suministro de gas en cantidad y calidad necesarias para la ejecución del Contrato de Riesgo Compartido, por todo el periodo de su vigencia, al menor precio acordado y establecer la opción de la construcción de un gasoducto para este contrato. Esto significa que a pesar de que la producción de arrabio o hierro esponja recién se iniciaría el 6to año, o que la inversionista no hubiera propuesto un proceso tecnológico con alto uso de gas, desde el inicio del contrato el Estado debía garantizar la provisión de gas barato.

- En caso de existir conflicto entre el Contrato de Riesgo Compartido y cualquier ley, prevalecía el contrato.

- Se estableció la posibilidad de transferencia de los derechos de la empresa.

- Se establecieron como causas para terminar el contrato:

- Interrupción del suministro de agua. El proceso de tratamiento de hierro es altamente demandante de agua y altamente contaminador.

- Si el Estado no garantizase la pacifica posesión

- Si no se hubieran otorgado las licencias ambientales no obstante el cumplimiento de los requisitos legales por parte de la inversionista. Ningún Estado puede hacer este tipo de afirmaciones en contra de si mismo, al señalar que sus funcionarios pueden rechazar licenciamientos en contra de los procedimientos establecidos.

- En caso de que no se hubiera firmado el contrato para la provisión de gas con términos satisfactorios en cuanto a cantidad y precios.

En consecuencia, se trata de otra gran estafa. Es claro que Eike Batista y su grupo empresarial requieren apoyar las movilizaciones y desinformación que consideren necesarias para salvar las inversiones efectuadas con el fin de obtener la aprobación de la Licencia Ambiental, aunque eso signifique dejar Santa Cruz sin un metro cuadrado de bosque nativo y los innumerables y negativos impactos socioambientales en la región y el mundo.

Es claro también que no les interesa el Mutún, pero si ganar la licitación para obtener la provisión de gas para sus enormes inversiones minero siderúrgicas en Matto Grosso y también interesa a Batista, con sus socios, agotar los bosques nativos del Pantanal boliviano, algo que ya no pueden hacer en Brasil. El 24 de Enero del 2006 el IBAMA (Instituto Brasilero de Medio Ambiente y de Recursos Naturales renovables) multó con 24 millones de reales a dos siderurgias de Matto Grosso do Sul por irregularidades en el consumo de carbón vegetal.

El chantaje realizado con el supuesto despido de 500 trabajadores de EBX y de la empresa Bolinter que construyó los hornos, por el rechazo del gobierno a la licencia ambiental, encubre el hecho de que a la conclusión de las obras de todos modos se despedirían a los obreros. Además se oculta la información sobre la escasa generación de empleo de este tipo de industria y que la única mano de obra que requiere será como agravante para la tala de árboles a ser adquiridos a precios absurdos.

En consecuencia la búsqueda de la sustentabilidad y el desarrollo de la región pasa por:

Escuchar las voces de los pantaneros y chiquitanos, poblaciones indígenas, campesinas y comunidades de la provincia Germán Busch y en especial de las poblaciones de frontera, como San Pedrito, Chalera, San Juan del Mutún, Carmen de la Frontera y otras, cuyas visicitudes solo para transportarse, para acceder al agua, gas, servicios y educación son dramáticas mientras observan impotentes como el gas boliviano da energía a las actividades del otro lado de la frontera.

Es hora de que el país dirija su mirada hacia el Pantanal boliviano, el territorio y sus habitantes, para conocer y valorar los conocimientos, vocación y esperanzas de los pobladores comunitarios de esta región del país, de modo de generar cambios profundos en las políticas hasta ahora implementadas de abandono de los territorios de frontera, de entrega de sus recursos y de olvido de sus pobladores.

Pedir a la Embajada de Brasil en Bolivia viabilizar el retiro inmediato del territorio boliviano de la empresa EBX, y que entregue toda la información referente a los procesos que enfrenta en la justicia de Brasil.

En la nueva etapa de cambios que vive el país no se puede permitir la legalización de lo ilegal. Por los principios de soberanía e independencia, el caso de EBX y otros similares por explotación de hidrocarburos y minería deben ser investigados y sancionados como corresponde, dando cumplimiento a la Constitución Política del Estado, la Ley de Medio Ambiente y el cuerpo normativo vigente.

Los recursos naturales del país constituyen el patrimonio de bolivianos y bolivianas. Su utilización para el desarrollo, la generación de empleos y el crecimiento económico requiere de la transversalización de políticas que garanticen la sustentabilidad social y ambiental, es decir que garanticen el desarrollo de las generaciones presentes y futuras.


21 de Abril del 2006

__________________________
[1] Empresas internacionales, generalmente fronterizas, que operan por subcontratación por parte de empresas de otro país donde los productos finales son reimportados sin el pago de derechos de aduana.



FOBOMADE
Foro Boliviano
sobre Medio Ambiente y Desarrollo
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Fax: 2 315058
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11.4.06

Bolivia indígena y campesina

Louise nos envía el siguiente artículo, escrito por Pablo Regalsky.

Una larga marcha para liberar sus territorios y un contexto para el gobierno de Evo Morales.

Los discursos de Evo Morales plantean un mito: los indígenas hemos llegado al poder y ahora se inician 500 años de poder indígena; y un hecho: es el primer indígena que, apoyado en los movimientos sociales, llega a la presidencia por medio de elecciones. Su propuesta de un gobierno de inclusión y la convocatoria de una Asamblea Constituyente para la refundación de Bolivia con la participación de los pueblos indígenas que fueron excluidos desde la fundación de la República criolla hace 180 años será puesta a prueba en el contexto de la confrontación de un pueblo movilizado contra la alianza que formaron los sectores latifundistas con las compañías petroleras.

La situación que atraviesa Bolivia desde el año 2000 -que Garcia Linera, hoy vicepresidente, y también grupos de izquierda califican como revolucionaria o como una sucesión de crisis revolucionarias- es resultado de un entramado de procesos de los cuales revisaremos tres en el presente artículo. Estos son tres procesos históricos inmediatos, el primero vinculado a la emergencia de los pueblos indígenas, sus organizaciones y su lucha por territorios y autonomía desde los años 80, el segundo la organización hacia 1995 del instrumento político de la CSUTCB (Confederación Sindical Unica de Trabajadores Campesinos de Bolivia) que luego deriva en el MAS y su proceso hasta las últimas elecciones del 18 de diciembre de 2005. El proceso más general que explica en gran medida a los dos anteriores, se refiere a la territorialización de los movimientos sociales y la consiguiente territorialización de la reacción burguesa en el marco de la globalización y un profunda crisis de los estados nación. Los resultados excepcionales de las elecciones de 2005 se enmarcan en estos procesos y, por supuesto, en una creciente movilización social que no ha cejado en los últimos cinco años.

Otras líneas de análisis de los procesos son tan o quizás más importantes que estos tres en los cuales me concentraré para entender la actual situación de la lucha de clases en Bolivia, pero lo que me decidió a circunscribir este artículo a estos tres ejes es la necesidad de extraer las nuevas enseñanzas del proceso boliviano en curso y de allí entender por donde puede seguir el curso de las luchas latinoamericanas que está encabezando.

Es posible que falte un análisis del proceso de reestructuración económica y del proceso que sigue la nueva configuración de la burguesía y sus lazos con el capital transnacional. Solamente vamos a tocar aquellos aspectos más necesarios para comprender el aspecto clave de la situación que es el surgimiento vigoroso de un actor social, el campesinado indígena que desplaza a la clase obrera de su posición hegemónica y plantea un nuevo proyecto estratégico de cambio del país, en el contexto del levantamiento indígena en varios otros países del continente.

En 1979 emerge la CSUTCB nucleando todo el movimiento campesino boliviano. Forman parte de la misma las nueve federaciones campesinas departamentales y otras tantas regionales que abarcan tanto las regiones altas como las regiones bajas del país. En un principio llegaron a formar parte de la CSUTCB incluso los pueblos amazónicos y la CIDOB, entonces llamada Central Indígena del Oriente Boliviano, pero poco después, a inicios de los 80 la CSUTCB fue quedando circunscrita a las comunidades campesinas aymaras, quechuas y castellano hablantes que son aproximadamente 11.000 con una población total aproximada de 3.500.000 campesinos. Mientras tanto la CIDOB se transformó hacia inicios de los 90 en la Confederación Indígena de Bolivia que abarca a las minorias amazónicas y guaraníes con una población de unas 300.000 personas. Desde entonces se han dado varios momentos de desarticulación paulatina en esas estructuras nacionales campesinas e indígenas lo que, sin embargo, no ha mellado la movilización finalmente expresada en varias semi-insurrecciones urbanas, demostrando la profundidad de este proceso que, también a momentos, fuerza a las organizaciones nacionales y regionales indígenas y campesinas a concertar propuestas de acción comun.

El bautismo de fuego de la CSUTCB tuvo lugar inmediatamente a su fundación cuando, poco después de la caída de la dictadura militar de Banzer, el gobierno provisional de Lidia Gueiler elegido en el Parlamento, decreta un duro paquete económico y la CSUTCB reacciona con el primer bloqueo general de todas las carreteras del país que dejó completamente aisladas las ciudades durante más de una semana en diciembre de 1979.

La CSTUCB nace como un organismo afiliado a la Central Obrera Boliviana que, en ese momento todavía dirigida por el difunto Lechín, desplegó todos sus esfuerzos por apagar el estallido social, fuera de su control y desbordando también a las capacidades de la recién nacida dirección katarista aymara de la CSUTCB. Ese espectacular bloqueo nacional de 1979, nacido de la demanda de anulación del paquete de medidas monetaristas de la presidenta Gueiler, principalmente demandando la anulación del aumento de la gasolina y de los precios del transporte, dejó entrever que, tras la lucha defensiva clasista por reivindicaciones económicas, se estaba planteando en los hechos la cuestión del control del territorio.

Situación en la que el estado deja de ser el garante de la libertad de circulación en el territorio nacional y en la cual las ciudades iban a quedar frecuentemente estranguladas por el candado que ponían las comunidades a toda forma de transporte, incluso de los alimentos básicos a las ciudades, con la declaración de los bloqueos nacionales, a veces, también departamentales o locales.

También en ese momento estaba claro que, pese a que la CSUTCB era parte de la COB y los campesinos se consideraban a si mismos parte de la clase trabajadora, existía un cisma entre las organizaciones urbanas y las rurales. Si bien las luchas de la COB y particularmente las huelgas de los maestros fueron a menudo apoyadas activamente por los campesinos, no sucedía la inversa y más bien las reivindicaciones campesinas eran siempre miradas con sospecha desde las filas obreras, mucho peor desde las clases medias urbanas que seguían la situación con temor y las más de las veces con rechazo teñido de racismo.

El momento del discurso campesino autónomo y de ruptura con el estado paternalista

Esta situación de 1979 es un punto de inflexión sumamente importante ya que marca una ruptura del campesinado con el estado, con un régimen de estado que se conocía en circulos intelectuales como "el estado del 52", es decir, el régimen que les había devuelto la tierra a través de la reforma agraria de 1953. A raíz de la reforma agraria, el campesinado había pasado a constituirse en soporte activo del estado, tomando parte en milicias armadas rurales que llegan a enfrentarse con las milicias mineras en 1956. Esto se prolonga durante la serie de gobiernos militares y anticomunistas que se suceden desde 1964 hasta 1976 momento en el que aparecen las primeras grietas de lo que se llamara el Pacto Militar Campesino (PMC).

La importancia de esta ruptura de 1979 consiste en que, al desaparecer el vínculo mediador del PMC entre el estado y el campesinado, no solamente las dirigencias sindicales campesinas dejan de actuar como correa de transmisión de los gobiernos militares. El territorio de las comunidades aparece ahora como un espacio político territorial gobernado por las autoridades tradicionales de las mismas comunidades campesinas andinas que comienzan a hacer paulatina conciencia de esa situación. Aplican para el ejercicio de autogobierno la norma consuetudinaria o lo que denominan sus "usos y costumbres".

Si bien esa ha sido una tradición que no se ha roto y que se mantenía incluso al interior de las haciendas en las que las comunidades estaban "cautivas", tenían sobre si la autoridad estatal representada en el hacendado y, luego de la reforma agraria, en el coordinador del PMC. A la ruptura del PMC el estado queda sin presencia de autoridad en esas regiones.

El proceso paulatino de reconfiguración de las jurisdicciones comunitarias andinas esta vez se hace desconociendo muchas veces la normativa que hace al derecho positivo y a las autoridades del estado encargadas de su aplicación, como ser, en el caso de la tierra, los jueces agrarios. Paulatinamente, la misma estructura piramidal que había sido constituída por el MNR con el objetivo de subordinación del campesinado al estado, comienza a servir para conformar una estructura de autoridades territoriales paralela al estado que empieza a ejercer ciertas competencias arrebatándolas de las autoridades legales.

Ese es el caso de los jueces agrarios: desde fines de los 80, los conflictos agrarios comienzan a ser resueltos por las propias autoridades campesinas e indígenas principalmente a nivel local, pero también utilizando su estructura en niveles jerarquizados en el caso de la CSUTCB para canalizar recursos de apelación de los afectados por las decisiones que se toman (o que se elude tomar) en los niveles comunitarios, evitando apelar a autoridades judiciales o policiales.

Este punto de inflexión indica el comienzo en la práctica, aunque aún no en el discurso, de un proceso hacia las autonomías en el terreno de las comunidades andinas, es decir, en territorios delimitados donde habita un número de unidades domésticas, que controlan a través de su asamblea comunitaria y de sus autoridades tradicionales o sindicales lo que sucede en el interior de ese espacio. El eje alrededor del cual se organizan los usos y costumbres y las formas de autoridad es el acceso a la tierra que se ejerce a través de mecanismos y normas generadas colectivamente. En algunos casos, ese autogobierno se empieza a ejercer también a través de las organizaciones de segundo grado, es decir de las centrales campesinas que agrupan a las subcentrales y comunidades y que tienen como jurisdicción sobre el territorio de un cantón o una provincia (el equivalente en la Argentina de un departamento), con una extensión que puede variar de 100 a 1000 km2. Esta es la base social y de hecho (como opuesta a de jure) sobre la que los campesinos andinos quechuas y aymaras empiezan a construir sus espacios jurisdiccionales autónomos, aún antes que el discurso de la autonomía indígena y de la lucha por el territorio tuviera ningún eco en sus organizaciones nacionales.

El momento del discurso indígena: por la tierra y el territorio

La marcha indígena por el Territorio y la Dignidad de 1990, encabezada por los pueblos indígenas del Beni en el norte amazónico, marca el otro punto de inflexión. Adquiere gran importancia para la recuperación de la iniciativa por los sectores subordinados porque se da en medio de la ofensiva reaccionaria del ajuste estructural. Las políticas de ajuste se comienzan a aplicar en 1985 tras la derrota catastrófica sufrida por la COB en ese año, la caída del gobierno de la UDP (Unidad Democrática y Popular) de Siles Suazo y la ascensión al gobierno de Paz Estenssoro con el MNR (Movimiento Nacionalista Revolucionario que encabezó el gobierno luego de la revolución del 52).

La clase media urbana fué atraída por esa política que prometía restaurar la autoridad del estado, eliminar todo vestigio de poder dual y posibilitar el proceso de acumulación y bienestar a través de la flexibilización laboral y la eliminación del poder sindical. La burguesía, un sector del cual se ha nutrido del narcotráfico en los 70 y 80, formó entonces un frente unido muy sólido que atraviesa todas las instituciones para respaldar esa política a través del acuerdo interpartidario denominado la "democracia pactada".

Cualquier lucha obrera o campesina parecía destinada a estrellarse y fracasar contra el sólido muro formado por esa coalición de todos los sectores de la burguesía y la clase media. El gobierno de Paz Estenssoro sólo tuvo que retroceder una vez: cuando intentó imponer un impuesto a la pequeña propiedad en 1986, rompiendo los viejos acuerdos del MNR, incluso respetados también bajo los militares, de no imponer impuestos a la propiedad campesina.

En ese contexto de sólido frente reaccionario, la marcha indígena que recorrió más de 500 km partiendo de la región amazónica y atravesando las altas cumbres que rodean la ciudad de La Paz, logra generar las primeras fisuras en éste con un fuerte impacto mediático y con la simpatía que logra crear en los sectores urbanos: los indígenas amazónicos también existen! Vienen en reclamo de sus territorios y recursos naturales que están siendo arrasados por las empresas madereras y por los ganaderos que se vienen apoderando ilegalmente de tierras con títulos falsificados o simplemente por la fuerza.

El gobierno de Paz Zamora (1989-1993) cede ante la gran simpatía y solidaridad que la marcha había logrado en la ciudad de La Paz y promulga varios decretos cediendo territorios a varios grupos indígenas de tierras bajas. Inmediatamente los círculos empresarios reaccionan reclamando ante la supuesta amenaza de desintegración del estado ante lo que ven como aberración jurídica: se empieza a cuestionar el rol del estado como garante de la libertad del capital en todo el territorio nacional. De hecho, los empresarios bolivianos entienden que la declaración de los derechos territoriales indígenas suponen barreras que restringen la circulación y reproducción del capital y el acceso a los recursos naturales.

No obstante la existencia de esos decretos, más de 15 años después, varios de esos territorios reconocidos como indígenas no han recibido sus títulos legales y el capital sigue accionando en algunos de ellos sin muchas barreras, amparado muchas veces en bandas armadas y otras veces en la corrupción de dirigentes indígenas. Sin embargo, el muro de la reacción reaccionaria solidificado detrás de la política de ajuste empieza a fracturarse allí. Sectores de la Iglesia y de la pequeña burguesía muestran su respaldo a los decretos y rechazan la lógica empresarial que entienden que los mismos afectan los derechos individuales consagrados por la constitución al establecer un tipo de propiedad colectiva que legalmente no tenía clara cabida dentro del ordenamiento jurídico existente.

Por otro lado, esta Marcha indígena no sólo empieza a mostrar que el muro reaccionario tiene fisuras sino que genera un importantísimo debate entre todas las organizaciones campesinas e indígenas: en realidad, qué es el Territorio? A qué nos estamos refiriendo cuando reclamamos "la devolución de nuestro territorio"? Los campesinos de comunidades aymaras y quechuas que tienen títulos individuales que han recibido de la reforma agraria del 53, cómo pueden ahora recuperar un dominio territorial? Cuál es la organización política que va a administrar esos territorios? Quien encarnará la nación aymara o la nación quechua cuyas comunidades de base están organizados en sindicatos comunales o en centrales campesinas o en ayllus con jurisdicciones geográficas muy delimitadas, a diferencia de los Chimanes o los Moxeños o Chiquitanos que si pueden tener Consejos o Cabildos que los representan como identidades o como naciones, pero que son minoritarios numéricamente dentro de la República? Quién va a representar a los aymaras o quechuas que viven en las ciudades, donde son la mayoría de la población? Ese debate se empieza a agitar en 1988, se desarrolló en Congresos nacionales como aquellos de la CSTUCB en Potosí y en Tarija (CEDLA 1989) o como el Encuentro de Corqueamaya donde se reúnen representantes de todas las organizaciones campesinas e indígenas para preparar la conmemoración y protestas para el V° Centenario de la Invasión.

En principio, no quedó clara la respuesta a las preguntas anteriores ni cómo se daría esa lucha por el territorio pero ese Congreso dejó establecido que en 1992 se reuniría una Asamblea de Nacionalidades, que sería el Instrumento Político encargado de la recuperación de la tierra y territorio y planteando que esa sería la instancia que debería solucionar el problema del poder. Ocurrió entonces que en ciertos casos la reivindicación política territorial se transformó en una reivindicación identitaria, de tinte culturalista. Incluso hubo sectores de dirigentes o de activistas, aymaras sobre todo, que empezaron a dar una batalla contra toda forma de organización sindical o de clase, a nombre de la lucha por la recuperación de la identidad como pueblo.

Claramente se veía en algunos de estos intelectuales aymaras como Fernando Untoja y otros el intento por recuperar la idea del bloque de clases, un bloque de clases bajo una nueva identidad, esta vez indígena u originaria, pero opuesta a la idea de luchar contra los privilegios de clase, sino más bien definida por la recuperación de su cultura propia suprimida por la civilización occidental. Algunos de estos intelectuales "orgánicos originarios" luego, a mediados de la década del 90, pasaron sin mucho alboroto a ponerse al servicio de partidos tradicionales de la derecha criolla o terminaron predicando un nuevo pacto militar campesino.

De hecho, la tan esperada Asamblea de Nacionalidades no pasó a mayores, gracias a un buen esfuerzo de la Iglesia y las Ongs ligadas a la misma que desplegaron sus mayores esfuerzos para neutralizarla. Es cierto que no había todavía un desarrollo claro del proceso de autonomización de los pueblos indígenas y de las comunidades campesinas y eran muchos los espacios que todavía podían aprovechar partidos surgidos de la clase media en conexión con la iglesia como el MIR (Movimiento de Izquierda Revolucionaria) que llega al gobierno en acuerdo con el ex dictador Banzer en 1989 y su fraccionamiento el MBL (Movimiento Bolivia Libre) que se asegura un espacio en el gobierno durante Sanchez de Lozada en 1993.

A la vez, se empieza a dar una disociación entre el discurso de la intelligentsia aymara, que reivindica la recuperación territorial de forma abstracta bajo la forma de un bloque de clases y como una demanda cultural, y el proceso que estaba ocurriendo en las comunidades andinas de base, donde se estaba dando la recuperación territorial, dado que esas comunidades estaban ejerciendo jurisdicción sobre el territorio que ocupaban, al margen de la norma y la autoridad del estado.

Esa disociación tiene efecto durante el proceso de Sanchez de Lozada: recordemos que su vicepresidente era el intelectual aymara y ex secretario general de la CSUTCB Victor Hugo Cárdenas. El mismo fué responsable de la elaboración de la propuesta educativa de la CSUTCB, bajo contrato con la UNICEF. Mientras por arriba se iban dando las reformas estructurales de segunda generación en las cuales participa un sector de los intelectuales aymaras, por abajo, la demanda campesina comunitaria originaria, tenía ya un marco concreto y además tendía a convertirse en un proceso de autonomía de clase, donde los comunarios reivindicaban además su carácter de trabajadores campesinos.

La fusión del discurso campesino de la autonomía y el indígena territorial

Más allá de las intenciones de algunos intelectuales indígenas, el proceso de demanda de reconocimiento identitario empezó a ligarse a las demandas campesinas y de clase, la demanda por la tierra y por el territorio, y poco a poco a la lucha por el control de los recursos naturales.

Allí se forjó el proceso que primero se verifica en los movimientos rurales e indígenas y que años después estalla a partir del año 2000 con la Guerra por el Agua como confluencia de los movimientos urbanos con los campesinos. Se da también a partir de los 90 una confluencia entre los procesos de recuperación y ejercicio de sus jurisdicciones tanto en el control del acceso a la tierra como en la llamada "justicia comunitaria" por parte de las comunidades andinas con la lucha de los pueblos amazónicos y de tierras bajas que procuran lograr el control de sus recursos naturales, en particular el bosque, a través del reconocimiento de territorios indígenas.

Pero, asimilado el fracaso de la Asamblea de Nacionalidades aún debía pasarse por un proceso en el cual el sistema intentó crear formas de mediación utilizando la figura de la interculturalidad y a través de políticas de reconocimiento de la diferencia cultural. La lógica de las políticas interculturales aplicadas a partir del diseño provisto por los organismos multilaterales consiste en evitar que el proceso de reivindicación identitario se combine con procesos de lucha de clases.

Tanto la reforma educativa como el proceso de reconocimiento de las comunidades que tuvo lugar en 1994 durante el gobierno MNR de Sanchez de Lozada (1993-1997) tenían el objetivo de establecer un reconocimiento de la diferencia cultural, justamente para establecer un mecanismo de gobierno -democracia- pero por la diferencia. Por otro lado, el gobierno Sanchez de Lozada tenía mucho cuidado en privilegiar su política diferenciando los "verdaderos" indígenas, de aquellos que hacía aparecer como "campesinos", "cocaleros" o "colonizadores". Lograba frecuentemente enfrentarlos entre si al privilegiar la negociación con el CIDOB que representa a los pueblos de tierras bajas (minoritarios numéricamente frente a aymaras y quechuas) y a la vez hacía objeto a los campesinos originarios de una política de criminalización, procurando identificar a la CSUTCB como complicada con el narcotráfico por su apoyo a la defensa de la hoja de coca.

Un régimen estatal que gobierne por el recurso a la diferencia cultural, politizándola, naturalmente que significa apartarse mucho de la forma de gobierno por la homogenización cultural y política que supone el establecimiento de los estados nación a principios del siglo XIX (Smith 1986, Friedman 1998). A la vez, esta etnificación de la política, o esta politización de la diferencia cultural, se transforma en el arma principal de los mismos movimientos indígenas en la lucha por la recuperación del acceso a sus recursos tradicionales. Pero la idea tras el concepto de "interculturalidad" como politica de gobierno tampoco es acabar con el estado nación como sistema hegemónico.

Solo se trata por el momento de pasar algunas reformas constitucionales que incorporen el reconocimiento de la diferencia, poniendo fin a un sistema educativo enfocado en la homogeneidad cultural como base de la nación. Estas reformas constitucionales se dieron en muchos países de Latinoamérica desde principios de los 90, aún en aquellos donde las poblaciones indígenas tienen un peso numérico aparentemente muy minoritario. ¿Cuál es el propósito de establecer el reconocimiento de la diferencia, visto desde la perspectiva del poder, visto desde la perspectiva de los organismos multilaterales y finalmente, desde la perspectiva de la burguesía en general? Lo dice claramente Bahba (1994): el desarrollo de los instersticios, es decir, establecer la diferencia pero para fortalecer los tejidos que unen, no para levantar fronteras internas en la nación.

Lo que se requiere para ello es fomentar la creación de capas sociales intermediarias que surjan de esos sectores culturalmente diferenciados. Es el caso de la ley de reforma educativa y la ley de participación popular. El problema es cuando esa estrategia de mediación no da exactamente los frutos que se propone. El problema es cuando el estado nación realmente empieza a hacer agua.

Contrarrestar la autoridad indígena con la democracia participativa

Las reformas de segunda generación que el MNR enhebró en su segundo gobierno encabezado por Sanchez de Lozada, ex ministro de Coordinación de Paz Estenssoro, fueron precedidas por dos leyes que levantaron una ola de aplausos en el ambiente progresista académico globalizado.

Las organizaciones campesinas las calificaron de "leyes malditas" en ese entonces, aunque posteriormente algunos de esos dirigentes se desdijeron y la vieron como un canal para la participación política que tanto buscaban. Se trata de la Reforma Educativa (RE) y la ley de Participación Popular (LPP) promulgadas en 1994. Esta última da reconocimiento jurídico a las comunidades rurales e indígenas en su calidad de "organizaciones territoriales de base" y a la vez establece la extensión de la jurisdicción municipal por sobre los territorios donde esas comunidades están establecidas.

El gobierno de Sanchez de Lozada era muy conciente de la necesidad de neutralizar el autogobierno comunitario como condición para poner en marcha un mercado de tierras funcional. La ley de Participación Popular es un antecedente político importante para la posterior modificación de la ley INRA (ley del Servicio Nacional de Reforma Agraria), donde se establecen algunas pautas para la contrarreforma agraria recomendada por el Banco Mundial. Al contrario de quienes sostienen que la LPP es un avance para los pueblos indígenas, sostengo que es una base política para la posterior construcción del mercado de tierras y que amenaza el fundamento mismo del sistema jurisdiccional comunitario andina. Pero además, de yapa, la LPP crea las condiciones de la fragmentación de las grandes organizaciones campesinas, particularmente la CSTUCB, a través de la posibilidad de incorporar a los líderes campesinos a la administración del estado en sus niveles bajos, es decir, en la administración municipal.

Un año después de la primera elección municipal (diciembre 1995) ya se desatan los primeros conflictos al interior de las federaciones campesinas que forman parte de la CSTUCB, a causa de la lucha por el control de las alcaldías municipales rurales. Aquí es donde comienza la historia del MAS, que se inicia bajo el nombre de "Instrumento Político Tierra Territorio" en el Congreso de la CSUTCB que se lleva a cabo en Santa Cruz en marzo de 1995.

La pauta de organización del IP era el mandato del Congreso de Tarija de 1989 que mencionamos arriba, por el cual se determinaba organizar un Instrumento Político para la recuperación de la Tierra y Territorio, bajo la forma de la Asamblea de Nacionalidades. En 1995, las condiciones han variado, la Asamblea ha fracasado, la LPP había sido ya aprobada pese a dos bloqueos nacionales convocados por la CSTUCB para impedir su aprobación y la de la ley de Reforma Educativa y ya han sido convocadas las elecciones municipales bajo el nuevo escenario jurisdiccional y normativo que la LPP establecía. La decisión que el Congreso de Santa Cruz toma, de organizar el Instrumento Político ASP (Asamblea por la Soberanía de los Pueblos) y buscar personería jurídica para participar en las elecciones municipales de diciembre de 1995, es a todas luces una decisión defensiva, para evitar que los partidos políticos "tradicionales" se hagan fuertes en el nuevo escenario municipal rural y lleguen a controlar el espacio de las comunidades.

El ASP llega a un acuerdo político con la Izquierda Unida, hasta entonces una agrupación política controlada por el Partido Comunista que le cede su personería en forma prácticamente incondicional. El estreno de esa fuerza política que se ensaya en el departamento de Cochabamba es auspicioso: se consiguen triunfos en 14 municipios y se logra tomar las alcaldías en 10 de esas secciones municipales pese a la oposición frontal de todos los partidos políticos y el gobierno.

Tres de esas secciones municipales son en el Chapare, la región controlada por las cinco Federaciones del Trópico Cochabambino que han formado una coalición desde 1989: la mayor de ellas, la FTCTC, afiliada a la CSTUCB, es el espacio donde crece Evo Morales, las demás son parte de la Confederación Sindical de Colonizadores de Bolivia (CSCB). Las Federaciones del trópico en las tierras bajas al norte de Cochabamba, a diferencia de las organizaciones agrupadas en la CSUTCB son el resultado del desplazamiento de los campesinos de sus comunidades de origen al Chapare, donde cultivan principalmente la coca y son designados como "colonizadores" por el estado que les asigna tierras a través del Instituto de Colonización.

A diferencia de la estrategia de seguridad alimentaria que se despliega en las comunidades altas en los Andes, en las zonas bajas se requiere producir para vender: el clima tropical no permite conservar ningún tipo de alimento. A los colonizadores chapareños se les unen los mineros relocalizados durante la gestión de Paz Estenssoro en la segunda mitad de los 80 y la población crece hasta unas 40.000 familias.

La organización de los cocaleros se ha hecho muy conocida por su combatividad y disciplina, que tuvo mucho que ver con el tipo de organización que le imprimieron los mineros campesinizados. Sin embargo, la base de esa organización son los campesinos pioneros que tienen las mejores tierras cercanas a las carreteras y son los que contratan mano de obra campesina recién llegada para labores de cosecha, y que también se emplea en el pisado de la coca para su industrialización. Los sindicatos del Chapare reúnen características de los sindicatos campesinos de tierras altas en el sentido que controlan el acceso a la tierra, pero a la vez difieren en que mantienen una íntima conexión con el mercado a través de la producción de coca y frutos tropicales.

Las relaciones que se establecen a nivel de sindicatos ha motivado una estructuración mucho más férrea de las estructuras piramidales al interior de las Federaciones que contrasta con la figura de mayor autonomía en las organizaciones comunitarias andinas de base en las Federaciones que forman parte de la CSTUCB y que no permiten un desarrollo piramidal tan verticalizado. Sin embargo, el concepto de jurisdicción indígena originaria que es tan patente en las comunidades de altura, no se deja ver claramente en las tierras de colonización, posiblemente por esa relación tan cercana con el mercado y la influencia minera. Las Federaciones cocaleras, que tan a menudo han recurrido a los bloqueos de carreteras y que pusieron en jaque a la capacidad del estado de garantizar el libre tránsito en su territorio, sin embargo no tuvieron nunca una política territorial.

Peor aún, aún cuando la ley INRA abre un espacio para establecer cierta construcción territorial indígena como son las Tierras Comunitarias de Origen (TCO), los cocaleros permanecieron cerradamente opuestos a esa provisión. Lo concebían como un relicto de los indios, y los indios en cierta medida eran una barrera que se oponía a la expansión de la coca y de los cultivos comerciales, como es el caso de los grupos indígenas Yuquis y Yuracarés que han logrado el reconocimiento de sus territorios como TCO en el Parque Isiboro Sécure, están ubicados en plena región del Chapare y en constante conflicto con los colonizadores que avanzan y ocupan tierras al interior de dichos territorios. Por estas y otras razones, la ASP conformada en el Congreso de la CSTUCB de Santa Cruz se fragmenta durante las elecciones de 1997, donde los cocaleros deciden hacer voto cruzado, evitar de esa manera que salga elegido el dirigente de la Federación de Campesinos FSUTCC que representa a las comunidades andinas y en cambio sale elegido por primera vez Evo Morales como diputado.

Mientras tanto, el proceso que tuvo lugar al nivel de las alcaldías donde habían participado los campesinos con sus candidatos propios elegidos a nivel de asambleas provinciales, va tomando forma.

Participación Popular y las nuevas jurisdicciones urbano-rurales

Los aspectos centrales de la Ley de Participación Popular promulgada en abril de 1994 se resumen de la siguiente manera:

1. Define una nueva jurisdicción territorial de los municipios, ampliándola a todo el ámbito de las secciones de provincias. Hasta ese momento, las alcaldías municipales tenían como ámbito los espacios urbanos, mientras que las comunidades rurales caían bajo la jurisdicción de agentes cantonales y corregidores que a su vez estaban bajo la tutela de los subprefectos y tenían muy debil relación con la administración central del Estado.

Desde entonces se unifica el espacio urbano y rural en una sola jurisdicción político administrativa y en un solo plan de desarrollo local.

2. Otorga a las alcaldías el 20% de los ingresos del tesoro nacional en calidad de coparticipación tributaria en los impuestos internos, de los cuales el 90% debe ser utilizado en inversión y no puede usarse en gastos corrientes ya que busca "mejorar la calidad de vida de la mujer y el hombre boliviano con una más justa distribución y mejor administración de los recursos públicos" (art.1).

3. Reconoce la personería jurídica de las "organizaciones territoriales de base llamadas en adelante OTB's": "reconoce, promueve y consolida el proceso de participación popular articulando a las comunidades indígenas, campesinas y urbanas, en la vida jurídica, política y económica del país" (art.1).

Dos años después un decreto supremo dispone que se siga reconociendo por su nombre a las comunidades y pueblos indígenas, es decir, que las personerías otorgadas por las prefecturas departamentales deberán especificar si se tratan de comunidades campesinas o indígenas, etc. y no englobarlas bajo el nombre de OTB's. Las OTB's eligen un representante por cada distrito o cantón para conformar un Comité de Vigilancia ante el municipio.

4. "Transfiere la infraestructura física de educación, salud, deportes, caminos vecinales, microriego, con la obligación de administrarla, mantenerla y renovarla" (art.2, inc.b).

La ley de Diálogo Nacional del año 2001 también transfiere los gastos corrientes (personal) de educación y salud que estaban centralizados en la administración del gobierno nacional derivándolos al presupuesto municipal sin que esté claro la forma de financiamiento de los mismos.

Desde la corriente ideológica principal del gobierno se planteaba la ley de Participación Popular, en primer lugar, como un instrumento de generalización de la ciudadanía en desarrollo y equidad. Desarrollo concebido desde una perspectiva de equidad ya que se trataba de redistribuir recursos a regiones que apenas habían recibido hasta entonces algún aporte del presupuesto general de la Nación. Se planteaba como parte de una estrategia que apuntaba al "municipio productivo" que, aunque tal concepto nunca llegó a ser aclarado, parecía marchar en el sentido de "urbanizar el campo", es decir, hacer llegar a las regiones rurales los progresos de la civilización urbana. (2)

En segundo lugar, se planteaba que los mecanismos de participación establecidos a través de la ley significaban un claro reforzamiento de la sociedad civil y el poder local (De La Fuente 2001). En otra vertiente de interpretación desde el mismo gobierno, un importante líder indígena aymara, ex secretario general de la CSUTCB ahora convertido en Vicepresidente de la Nación, Víctor Hugo Cárdenas promovía la ley desde un discurso que invoca la suerte de los pueblos marginados.

En su interpretación se estaba pasando "de una democracia del voto a una democracia social, étnica, cultural y económica" cuya base "es el reconocimiento legal de la personería jurídica de las organizaciones llamadas territoriales de base y que "tras ese reconocimiento legal está la apuesta por la sociedad" (Cárdenas 1997:21-25). Ello no obstaba para que remarcara al mismo tiempo y en el mismo documento: "lo seguiremos diciendo, la democracia que vivimos es una democracia colonial, colonialista, excluyente y el Estado que surge de esa realidad es un Estado colonialista y excluyente".

Un testimonio paradojal que reflejaba una doble presión; la de su cargo y aquella otra presión que partía desde las organizaciones campesinas originarias principalmente aymaras que interpretaron a un principio el ascenso de Cárdenas por un lado, como expresión de sus propias posibilidades de ascenso como ciudadanos asimilados en una sociedad dominada por los criollos y a la vez como posibilidad de reconocimiento de las características propias del aymara como sujeto social colectivo.

Mi lectura se basa no tanto en los aspectos retóricos que acompañaban dicha reforma que aparentan ir en el sentido del reconocimiento de lo indígena, como en su significado práctico, el cual anticipamos ya ese mismo año de su promulgación: "En nuestra opinión, las ONGs ya han abierto -consciente o inconscientemente- un amplio margen de acción para que el Estado plantee su control sobre el espacio jurisdiccional que hasta ahora era propio de la comunidad campesina" (Regalsky 1994:161). El mismo Cárdenas plantea que lo que la LPP ha parido es la reconstrucción del "estado local", es decir, lo que se convertiría en el mecanismo neutralizador del mini-estado indígena paralelo que ven Carter y Albó (1988) en la comunidad aymara de los años 80.

Las organizaciones campesinas, tanto federaciones departamentales como la misma CSUTCB, inmediatamente interpretaron el proyecto de ley como un intento de socavar las organizaciones y comunidades en sus formas propias de organización y de control del espacio. Lo vieron como un intento de socavar su autonomía e intentaron oponerse a la aprobación del proyecto apenas fue publicitado.

Los movimientos sociales se lanzaron contra el proyecto de ley -parte de lo que se denominaba "las tres leyes malditas": de participación popular, de reforma educativa y de capitalización- y fracasaron, pese a que la convocatoria a bloqueos fue acatada por buena parte de las comunidades campesinas sobre todo en la región cordillerana quechua.

Lo único que se logra es negociar cambios en el decreto reglamentario que reconoce el nombre propio de cada una de las organizaciones de base. Desde entonces, una actitud ambivalente de las comunidades deja en confusión a la dirección de sus propias organizaciones matrices que sigue manteniendo el reclamo de derogación de estas leyes en su orden del día hasta principios del siguiente año 1995.

Después de su promulgación, muchas comunidades del altiplano y de tierras bajas empiezan entonces a organizarse para obtener la personería jurídica como OTB's. Inmediatamente después les siguen las comunidades de valle. Se genera a partir de la puesta en vigor de la LPP una carrera competitiva entre las comunidades que inaugura todo un período de creciente faccionalismo local. En primer término, hay una competencia que se inicia entre comunidades organizadas en sindicatos, ayllus y a veces también por parte de asociaciones y juntas vecinales que pugnan por obtener la personería jurídica y así obtener el reconocimiento, dentro de determinados límites geográficos, respecto a la representatividad relativa a una determinada población, a veces a expensas de otras organizaciones o comunidades.

La pugna por la delimitación territorial tanto municipal como entre las mismas organizaciones y comunidades se convierte a la vez en una complicada fuente de conflictos. Las organizaciones territoriales que se reconocían no obedecían a las mismas delimitaciones geográficas que tenían las jurisdicciones administrativas dentro de las cuales eran reconocidas, y aparecen numerosas organizaciones cuyo territorio cae bajo la jurisdicción de dos o más secciones municipales diferentes, inclusive de provincias diferentes.

En el caso de tierras bajas en el Oriente boliviano hay territorios indígenas demandados por los pueblos como Tierras Comunitarias de Origen que aparecen repartidos entre 4 provincias (Orellana 1999). En segundo término se desata una competencia por conseguir "obras municipales" entre comunidades que pertenecen a una misma Central o Subcentral y que son parte de una jurisdicción municipal. Esta competencia intercomunitaria debilita la capacidad de negociación comunitaria y favorece a los vecinos del pueblo donde tiene su asiento la autoridad municipal que logran acceso privilegiado a los escasos recursos municipales.

El municipio de Mizque, siempre presentado como el caso modelo de la participación popular, destinó el 90% de sus recursos de inversión al desarrollo de ornato y alcantarillado para los 2000 habitantes del pueblo, mientras que para los restantes 30.000 habitantes de las más de 150 comunidades campesinas quedó el 10% restante (Rivero 2001). Este asunto comienza a complicarse desde 1996, cuando asumen sus funciones las nuevas administraciones municipales en función de la LPP y la ley orgánica de Municipalidades de 1985. Estos dos temas anteriores, nos llevan al aspecto que nos interesa aquí: el de la vigencia de una jurisdicción propia campesina andina -que existía de hecho y sin reconocimiento legal- y que da lugar a una superposición de jurisdicciones con la nueva administración municipal urbano-rural creada por la LPP.

La autoridad comunitaria entra en competencia y en un juego contradictorio de fuerzas con la autoridad municipal. La municipalización del área rural en un diseño urbano-rural único y rígido para todo el país que ya vimos que debilita a las comunidades rurales en los dos aspectos que ya señalamos, trae además a cuestión el tema de la autodeterminación indígena a la que se refiere Cárdenas y que tiene que ver con las implicancias de estas reformas en términos de políticas interculturales. La municipalización y electoralización de la autoridad (en términos de aparición de la mediación obligatoria de los partidos políticos para la elección de autoridades locales) mella la autonomía comunitaria aún cuando los campesinos inmediatamente diseñaron una respuesta en términos de "instrumento político" que intervendría en el escenario electoral a la par de los partidos políticos del "sistema".

El electoralismo campesino e indígena

Las primeras elecciones municipales bajo este nuevo régimen municipal se realizaron en diciembre de 1995. Para entonces aparece un nuevo actor político, que es el llamado "Instrumento político" organizado por la CSUTCB en marzo de 1995 por resolución del Congreso nacional llevado a cabo en Santa Cruz. Esto significó un aparente giro de 180º respecto a las posiciones que había asumido la CSUTCB a partir de 1989, cuando se estaba acercando el Quincentenario de la Colonización.

El electoralismo campesino e indígena no era reciente. En las elecciones de 1993 el MNR había incorporado en sus listas a varios candidatos con mucha trayectoria en el movimiento campesino e indígena y esto no hacía más que retomar una tradición movimientista de cooptación de los dirigentes agrarios surgidos en la revolución de 1952. Otro partido componente de la coalición que va a gobernar a partir de 1993, el MBL (Movimiento Bolivia Libre) había incorporado en sus listas a varios representantes indígenas, entre ellos el presidente de la CIDOB, (3) Marcial Fabricano.

Las organizaciones campesinas reaccionan y expulsan a dirigentes que se comprometen con partidos sin haber consultado con sus bases en primer término, como sucede en la provincia Campero en 1989. En otras provincias los dirigentes toman distintos caminos a través de toda la variedad de partidos, pero tienen la precaución de consultar primero a las asambleas de sus centrales o comunidades, de una manera más o menos "orgánica".

Sin embargo, el electoralismo que iba tomando fuerza entre dirigentes de organizaciones campesinas e indígenas, y el hecho de que varios de ellos estaban afiliados a distintos partidos políticos de los llamados "tradicionales" por esas mismas organizaciones, es un fenómeno diferente y que no se debe confundir con la participación "orgánica" de esas mismas organizaciones en los procesos electorales y, por tanto, con las consecuencias que tiene esa participación.

Tampoco puede confundirse con un proceso que lleva mayor profundidad histórica y que es la reestructuración de las formas de autoridad y de organización territorial en el área ocupada por las comunidades andinas que tiene lugar a raíz de la implementación de la LPP. La participación orgánica comienza a tener vigor como resultado del Congreso Campesino realizado en 1995 por la CSUTCB, arriba mencionado. En los hechos, habrá una combinación de todos estos factores, entre los cuales juega un rol fundamental el desempeñado por la cooptación y el clientelismo político que desarrollan los partidos de la "democracia pactada" al interior de las organizaciones sociales.

Pero el clientelismo por sí solo no explica la trascendencia de los cambios que aparecen en el horizonte de las comunidades campesinas andinas. También la participación "orgánica" y los procesos de burocratización que aparecen en consecuencia dentro de las mismas organizaciones campesinas tienen su peso en los cambios. No sólo se trata de un giro de las organizaciones campesinas, en las direcciones de segundo y tercer grado que en forma orgánica empiezan a intervenir en las campañas electorales. No sólo se trata de que las organizaciones campesinas, que tenían hasta entonces un accionar reivindicativo y en una perspectiva de autodeterminación, que pasan ahora a desempeñarse en campañas electorales donde adquiere peso el componente de "seducción" y "promesa" que implica hacer campaña.

Esto supone un vuelco en el tipo de accionar de esas organizaciones y una especie de segmentación interna. Hay un nivel de mayor profundidad histórica que es afectado por la LPP pero que sólo empieza a sentirse una vez pasada la borrachera electoral: "La LPP ha impactado fuertemente y lo sigue haciendo de forma creciente en las comunidades campesinas, comunidades tradicionales.

Ellas más que ningunas otras realidades, junto con las organizaciones de los pueblos originarios del Oriente y del Chaco están siendo impulsadas a integrarse en la nueva sociedad democrática boliviana, a la formación de nuevas formas de ciudadanía. La expresión de la nueva sociedad está todavía en un proceso de definición y transición (o emergencia) desde viejos sistemas de valores y jerarquías sociales, en busca de nuevas formas de integración en su relación con el Estado y la política, y quienes han sido más afectados por estos cambios han sido los campesinos al verse amenazados sus sistemas de organización tradicional, su ordenamiento territorial y sus formas de relación con el Estado vigentes desde 1952." (Blanes 1999:3)

A partir de la aparición de los candidatos campesinos a los municipios en 1996 se consolida lo que Blanes considera un "proceso irreversible" que conduce a:

"Enfrentamientos y faccionalismos han existido siempre en las comunidades del altiplano, tanto aymara como quechua. La novedad en el caso de la implementación de la Ley (PP) es la abundancia de situaciones, motivos y oportunidades para ello. El caballo de batalla no son estrategias diferenciadas de desarrollo sino el acceso a obras" (Blanes 2000:69)

En suma, la LPP debilita la autoridad de las comunidades y refuerza el faccionalismo, contribuye así a desarticular la jurisdicción de las comunidades sobre la tierra. De allí que la propuesta contenida en la LPP no sólo se refiere a una modernización en las formas de la administración pública, a la descentralización y a la equidad en el acceso a los fondos públicos. Se relaciona estrechamente a una estrategia de transformación productiva que logre dinamizar la agricultura comercial y desbaratar la agricultura de seguridad alimentaria en base a resolver la relación íntima de las comunidades campesino-indígenas con la tierra: dicho de otra forma, separar los indígenas de su tierra y consolidar lo que el MNR pretendía con la Reforma Agraria de 1953: establecer el capitalismo en el campo.

El campo político de la localidad parecía entonces el terreno fácil hacia el cual era posible derivar las agudas tensiones políticas y sociales de carácter nacional que dejaba planteada la propuesta de autodeterminación nacional de los pueblos originarios. El municipio y sus tentaciones facilita la fragmentación de los movimientos sociales nacionales en cientos de peleas de gallos locales. Paradójicamente, aquí también es donde se concentra con mayor fuerza el desprestigio de los partidos de la democracia pactada por el grado de corrupción que los acompaña. La respuesta política de las organizaciones campesinas camina sobre un delicado equilibrio con varios peligros.

El Instrumento político, inicialmente campesino, ha pasado en 2002 del nivel de la representación local y de la intervención en elecciones municipales a lograr, inesperadamente para todos, un gran peso en el nivel nacional, inclusive llegando a disputar la presidencia de la república en esas elecciones nacionales donde Evo Morales saca un inesperado segundo puesto. Las intromisiones de la embajada norteamericana, que ataca a Morales en forma directa, juegan a favor del candidato campesino. Ya en ese momento se ha producido un cambio fundamental al interior del Instrumento político organizado por la CSUTCB, ahora conocido solo por sus siglas electorales como MAS. En el lapso ocurrido entre 1997 y 2001 se ha invertido la relación: el MAS deja de ser el brazo político de la CSTUCB, cuyas orientaciones son fijadas en los Congresos Nacionales campesinos.

Hasta entonces se podía decir que así como, a nivel local, el poder territorial de las comunidades se ejercía en paralelo al de las instituciones estatales, también dentro del MAS había una especie de poder dual: las organizaciones tenían a nivel territorial sus Direcciones de Instrumento Político que tomaban resoluciones y elegían sus candidatos a las diputaciones y alcaldías, por arriba los funcionarios electos del MAS empezaban a estructurar un partido al estilo autoritario tradicional.

Continuamente se daba la tensión entre ambas estructuras, aunque la autoridad personal de Evo ayudaba a consolidar el paulatino predominio del aparato. Ahora las decisiones las toman los ampliados del MAS, compuestos exclusivamente por los diputados, alcaldes y concejales electos y la CSTUCB queda reducido al rol de un participante más pese a ser el principal proveedor de votos. Es más, mientras en las elecciones de 2002 participaron en las listas del MAS y fueron electos al parlamento unos 18 dirigentes indígenas, en cambio en las listas para las ultimas elecciones de 2005 si hubo algún dirigente indígena fue a nivel de suplente como es el caso de Carlos Cuasase en Santa Cruz, mientras solo unos cuantos dirigentes campesinos, aquellos más destacados por su lealtad personal a Evo, consiguen figurar en la lista.

Octubre rojo fue el resultado de una agregación molecular a partir de los conflictos locales

Tiene razón Prada (2005) cuando llama la atención sobre el proceso molecular subyacente al paulatino ascenso de las movilizaciones sociales.

Poco encuadradas en organizaciones nacionales que ya habían perdido su capacidad de convocatoria, los movimientos indígenas del 2000 y el estallido semiinsurreccional de octubre 2003 aparecen a los ojos poco advertidos como un acontecimiento, como la aparición de la "multitud" (García Linera 2000). En cambio este ascenso y los combates que libran las masas se estructuran sobre bases organizativas locales bien sólidas que se van agregando a medida que la tensión crece, como fue ya evidentes en el caso de la Guerra del Agua de Cochabamba en el año 2000 que deriva en la creación de la famosa Coordinadora del Agua y la Vida.

Surgida a consecuencia de ese agregamiento molecular, la Coordinadora canalizó ese proceso con éxito durante varios meses. Una vez que el agregamiento social se detuvo, ya obtenido el objetivo de la movilización (anulación del contrato con la multinacional Bechtel), la coordinadora quedó sólo con el nombre y, claro, la fama.

Los primeros momentos del cataclismo social que derrocó al presidente Sanchez de Lozada en octubre de 2003 estuvieron marcados por conflictos municipales donde la población masivamente destituye al alcalde electo por acusaciones de corrupción y nombra otro en asamblea general, acompañándolo con bloqueos para exigir el reconocimiento de esta nueva designación que viola las normas de elección de autoridades. A la vez se presenta un conflicto encabezado por el dirigente aymara Felipe Quispe "Mallku" que busca liberar a un dirigente de una comunidad lacustre encarcelado porque se había aplicado la justicia comunitaria a dos abigeos.

No se salvaron de esta reacción violenta en el nivel local aquellos representantes campesinos que, habiendo sido promovidos a funcionarios de estado por el "Instrumento Político" habían sido luego comprados o corrompidos por agentes del aparato de la "democracia pactada" de los partidos "tradicionales" y se habían pasado al oficialismo como sucede en el caso de la provincia Morochata en Cochabamba.

El accionar del MAS que buscaba ubicarse en el escenario político con el rechazo a la venta del gas a través de puertos chilenos, organizando marchas pacíficas en diversas ciudades, permite que la movilización social que inicialmente se presenta fragmentada encuentre un punto de unificación en una demanda nacional. Los dirigentes urbanos de La Paz, la federación campesina aymara de La Paz y la COB se negaron a alinearse tras el MAS que pretendía sacar rédito propagandístico de las movilizaciones pero coincidieron en la demanda del rechazo a la venta del gas y a la vez, buscaron sobrepasar el marco en el cual el MAS quería mantener las movilizaciones.

La posterior represión en Warisata, una población famosa por haber sido la sede del primer instituto de formación de profesores indigenales y la indignación consiguiente en todo el país permiten vertebrar el movimiento a escala nacional rápidamente. Viene entonces el cerco a La Paz que reedita en el imaginario popular la epopeya de Tupak Katari. La ciudad queda desabastecida, inclusive los organismos de represión carecían de combustible para sus movilidades. La represión militar de las masivas manifestaciones en El Alto con más de 60 muertos sacude al país, se rompe el frente gubernamental y todo ello permite terminar las jornadas en triunfo con la caída del régimen de Sanchez de Lozada. El Alto es una ciudad obrera con predominio de la actividad "informal" que es la norma del sistema productivo y comercial nacional. Un par de semanas antes de la sublevación, El Alto había albergado una movilización popular contra la imposición de un impuesto municipal que tuvo que ser suspendido.

Las organizaciones vecinales de los barrios que albergan miles de pequeños talleres artesanales actúan generalmente junto con las asociaciones de pequeñas comerciantes. Ellas ocupan las calles de la ciudad alteña y se trasladan también al hoyo de La Paz a vender en pequeños puestos que ocupan menos de un metro cuadrado en las veredas y también en plena calle. Otros miles de alteños y alteñas se trasladan semanalmente o diariamente a la hoyada para buscar trabajos temporarios.

Los más afortunados tienen trabajo en alguna de las fábricas que se han instalado en la zona alteña aprovechando la abundancia de mano de obra y la cercanía de las carreteras y el aeropuerto, así como el fácil acceso a las fronteras con Chile y Peru. La COB vivió un ligero despertar durante las movilizaciones de octubre pero la fragilidad de sus estructuras la hizo vacilar inmediatamente después. El liderazgo recayó en la dirección de las juntas vecinales que se asoció a la coordinadora del agua de Cochabamba para iniciar inmediatamente después una lucha por la expulsión de la empresa francesa concesionaria de los servicios de agua.

La crisis de Estado

Pero la movilización popular no explica sola, a secas, la crisis de estado. El hecho es que los de arriba ya no tienen la capacidad de gobernar y los de abajo ya no quieren ser gobernados. La crisis de estado quedó al desnudo en el mal bautizado "febrero negro" que sirvió de prolegómeno a las jornadas de octubre 2003. El enfrentamiento armado entre los grupos especiales de la Policía con la guarnición militar del Palacio de Gobierno del cual debió huir el presidente Goni Sánchez de Lozada estalló a raíz del anuncio del aumento de impuestos a los asalariados.

Ya los policías se habían amotinado en 2001 durante las movilizaciones del altiplano a raíz de las condiciones de trabajo y salariales. El incumplimiento de los convenios firmados en ese entonces y la amenaza de la reducción del salario determinó la rabieta que derivó en decenas de muertos, incluyendo civiles que se sumaron a la rebelión. ¿Qué explica esta condición casi permanente de crisis de estado que vivió Bolivia desde el año 2000 y que recién parece dar un respiro tras las elecciones de 2005 donde triunfa Evo? La explicación corriente es la exclusión y el agravamiento del abismo que separa las dos Bolivias, la Bolivia indígena y la Bolivia urbana mestiza y blanca.

Se suma a este elemento histórico la crisis coyuntural causada por la descapitalización del estado generada por las políticas de desnacionalización de la minería, el petróleo, y las empresas nacionalizadas en general que abastecían el prespuesto nacional y proveían de mano de obra en la Bolivia post 52. La recuperación de los recursos naturales estratégicos desnacionalizados se ve como la condición para la recuperación de esta crisis y esa tarea se le ha encomendado por mandato electoral al gobierno de Evo. Pero hay un elemento más general que corre por detrás de ambos factores -uno histórico-cultural y otro coyuntural económico- ya mencionados.

La globalización se anuncia como heraldo de un sistema de dominación imperial y de una transformación en el sistema hegemónico mundial que permitiría al capital superar la crisis del modelo de acumulación resultante del agotamiento del ciclo keynesiano. Sin embargo, la globalización es no solo el intento de superación de la crisis, es también en si misma el anuncio y la consecuencia de la crisis. Implica, como nos explica muy bien Friedman (1998), la crisis de hegemonía de un sistema basado en los estados nación.

Lo explica el hecho de que los capitales, encerrados en la crisálida de las naciones, no ven la manera de conservar tasas de ganancia suficientemente altas. Se ha cerrado el ciclo tecnológico cibernético sin que los anuncios de nuevos ciclos económicos movidos por las innovaciones de la ingeniería genética y la nanotecnología asomen como salida a la crisis de la tasa de ganancia. El único motor de la economía mundial es ahora el recurso de la mano de obra semi esclavizada china que, sin embargo, ya está mostrando signos de rebelión.

La caída del salario en los países imperialistas no ha logrado crear condiciones para la reanudación de los ciclos de expansión del capital. Así parece que esta crisis de los estados nación y la creciente consolidación monopólica evidenciaran el anuncio de una crisis civilizatoria global, siendo la dominación mundial de la cultura de coca cola y macdonald's el canto de cisne de la civilización burguesa nacida de la revolución industrial. Expresada en la ideología del predominio de las libertades individuales por encima del derecho colectivo, la individualización y fragmentación social como modelo de progreso, esa civilización está ahora en cuestión desde afuera y desde adentro.

El resurgimiento de aquellas civilizaciones derrotadas por el capitalismo, la civilización islámica en primer término vivida como un enfrentamiento religioso, y las culturas indígenas de América casi a la vez, vividas más bien como un proceso de recuperación territorial y ambas reclamando la primacía de los derechos colectivos por encima del individuo, son la evidencia indirecta de esta declinación civilizatoria global. Por dentro, la posibilidad de un nuevo ciclo tecnológico basado en la bioingeniería está cuestionada por las propias clases medias de los países imperialistas que lo ven como un peligro para la supervivencia de la vida en el planeta tal como la conocemos.

Si este es el caso, estaríamos a las puertas de un proceso de crisis en cadena de los estados nación. Francia recientemente dio una campanada en ese sentido, no entendida por sus dirigentes conservadores, que se niegan a dar una válvula de escape a esta situación a través de las políticas de la interculturalidad cuyo ensayo, hemos visto, fracasó ya en primera instancia en Bolivia. El actual proceso boliviano es, ante quien quiera escuchar y ver, un preanuncio de los nuevos tiempos.

Elementos adicionales para ubicar las elecciones de diciembre de 2005

Si tenemos en cuenta el proceso de la crisis de hegemonía que hemos pintado someramente en la sección anterior, quizás sea más fácil entender cómo es que los sectores más reaccionarios de una burguesía latifundiaria, que ya ha empezado a armar sus grupos paramilitares para defender sus tierras malhabidas, pueda haber aceptado con muy débiles protestas la instalación en el gobierno de su peor enemigo, el jefe de los cocaleros.

Pero hay un elemento adicional que es necesario también tomar en cuenta para entender lo que hoy está pasando y lo que probablemente pueda suceder en el Palacio Quemado de La Paz y en las calles y los campos y que forma parte de la caracterización que esa burguesía se ha hecho de Evo Morales. En mayo y junio de 2005 se repitieron las jornadas de octubre de 2003, volvió a instalarse el mismo cerco a La Paz, con el agregado de que esta vez se inició también un cerco a Santa Cruz.

El comité civico de Santa Cruz que agrupa a los sectores más fuertes de la burguesía boliviana aliada a las multinacionales petroleras tiene en parte su fuerza del hecho de que en Santa Cruz la población no ha podido aún organizarse. Hay un flujo enorme de población del occidente del país, de las zonas llamadas "collas" por los propios cruceños, proveyendo por un lado mano de obra barata a la agricultura, y asentándose como colonos en tierras situadas al norte de la ciudad.

Tambien han afluído a la ciudad y a su conurbano miles de pequeños comerciantes paceños y cochabambinos constituyendo una especie de "clase media" colla en medio de la urbe cruceña. Estos sectores empezaron a movilizarse en 2005: los colonos del norte de Santa Cruz establecieron un bloqueo de carreteras que tuvo aislada la ciudad del resto del país. Peor aún, por el lado sur sus exportaciones se vieron también bloqueadas, esta vez por las organizaciones de la Asamblea del Pueblo Guaraní que reclaman la creación del 10° departamento que se escindiría de Santa Cruz formando el Gran Chaco.

Estos desafíos ya empezaron a alarmar a esta burguesía acostumbrada a la prepotencia e incluso al genocidio de cualquier pueblo que se le ponga por delante. ¿Quién ayudó a superar el susto? Nada menos que Evo. Cuando la movilización se ponía más fuerte demandando la inmediata nacionalización de los hidrocarburos y la convocatoria a la asamblea constituyente, incluso llegando a la ocupación de los pozos petroleros en Santa Cruz, fue justamente el dirigente cocalero el que planteó el adelantamiento de las elecciones y la renuncia de Carlos Mesa. Esta propuesta fue rechazada por el resto de los sectores populares, pero ya la demanda hecha por Evo y el MAS había dado una salida que los sectores más lúcidos del sistema inmediatamente tomaron, con el apoyo militante de la Iglesia Católica y la prensa.

De esa manera la movilización termina diluyéndose sin conseguir sus objetivos, pues un gran sector de la población acepta el planteo: llevaremos a Evo al gobierno y solucionamos los problemas. Se abre entonces la posibilidad de que el sistema político se reagrupe y relegitime sus instituciones en las elecciones generales. Este es un importante aspecto a resaltar del resultado del 18 de diciembre. Por un lado, hay el tremendo y conmovedor hecho que vimos en Tiwanaku: la simbología aymara con la que se rodea la subida al gobierno del primer presidente indio de America.

Pero la otra cara de la medalla es la recomposición del sistema político, la recuperación de la confianza de una gran masa del pueblo en las instituciones de la democracia burguesa. Y esa es la razón por la cual los sectores más reaccionarios del empresariado mafioso cruceño estuvieron dispuestos a recibir en su sede y con aplausos, el 3 de febrero de 2006, a quien fuera su enemigo jurado. Esto no disminuye la importancia de los resultados electorales de diciembre 2005. Son el reflejo del terremoto que viene sacudiendo aquellos estados naciones construidos durante el siglo XIX por las burguesías criollas sobre territorios conquistados militarmente. Hay un ciclo de hegemonía que parece estar llegando a su fin.

Si bien el propio gobierno de Evo puede resultar siendo parte de la receta "multicultural" para prolongar la agonía de estos regímenes, el propio carácter del remedio puede también significar un trago amargo para los sectores dominantes. El gobierno de Evo está hoy en la cuerda floja puesto que los movimientos sociales a quienes quiso subordinar a través del MAS han recuperado cierta iniciativa con la consolidación del "Pacto de Unidad de las organizaciones indígenas y originarias" en la cumbre social que se realizó en la ciudad de Santa Cruz este 15 al 17 de febrero de 2006.

El hecho importante es que la marcha de los indígenas por la recuperación de su territorio está lejos de haber sido interrumpida, y hoy han decidido acometer tareas muy complicadas, como las que plantea la próxima Asamblea Constituyente a punto de ser convocada.

Bibliografía

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